
English Translation (downloadable pdf file): click here
Quatuor n°9 en sol mineur D173
Enregistré les 12 & 22 septembre 1951
Quatuor n°14 en ré mineur D810 « Der Tod und das Mädchen »
Enregistré les 14 & 21 mars 1959
Le Quatuor Beethoven avait à son répertoire les quatuors n°7 à 15 de Schubert, ce qui était exceptionnel pour l’époque. Il a joué également l’Octuor D803, les deux Quintettes, avec piano D667 et avec deux violoncelles D956, ainsi que les deux Trios avec piano Op.99 D898 et Op.100 D929.
Les disques publiés se limitent cependant à ces deux quatuors enregistrés en studio et au Quintette D667 donné en concert avec Maria Yudina le 19 novembre 1960. Sa discographie1 mentionne un autre enregistrement, inédit, du Quatuor D810, en concert à Sofia le 24 janvier 1958.
Quatuor n°9 D173 33D-08024 Série « Torche Bleue » (1961)
Quatuor n°14 (ex n°6) D810 33D-6131- 6132 Série « Torche Bleue » (1960)
Pour les deux Quatuors, ce sont les seuls disques publiés. Le label graphique « Torche Bleue » était un de ceux qui étaient utilisés en URSS avant que Melodiya ne soit fondée en 1964, date à partir de laquelle tous les disques ont été publiés sous ce nouveau label. La dénomination ΓOCT 5289-56 apparaît sur tous les disques pressés entre 1956 et début 1961.
Le centenaire de la fondation du Quatuor Beethoven approche à grands pas. Espérons que la firme Melodiya ou le Conservatoire Tchaïkovski de Moscou sous son propre label2 vont rééditer largement ses enregistrements.
Ces deux précieuses interprétations historiques constituent le Volume II de la série consacrée aux enregistrements de ce Quatuor dans sa formation d’origine,
1 La discographie des enregistrements du Quatuor Beethoven réalisés entre 1931 et 1976 a été établie par Dmitry Maksimov et Andrey Komech
2 Moscow Conservatory Records
Les liens de téléchargement sont dans le premier commentaire. The download links are in the first comment.

Cantelli – III – Verdi Requiem
Concert du 18 décembre 1954 au Boston Symphony Hall
Source: Bande/Tape 19 cm/s / 7.5 ips
English Translation (downloadable pdf file): click here
En hommage à Lorna Cooke de Varon à l’occasion du centenaire de sa naissance.
Programme du Boston Symphony Orchestra
En décembre 1954, Guido Cantelli revient à Boston1 où il dirige pour la première fois de sa carrière le Requiem de Verdi2. Après une répétition publique le 16, il le donnera à quatre reprises dans le cadre des concerts d’abonnement les 17, 18, 19 et 21. Deux d’entre eux (les 18 et 21 décembre) ont été retransmis par la Radio.
C’est aussi une première à la fois pour l’orchestre et le chœur. En effet, et cela surprend, le BSO n’avait jamais joué cette œuvre à Boston, et s’il l’avait déjà donnée, ce n’était qu’à une seule reprise, au cours d’une tournée, lors d’un concert sous la direction de Nikisch au Old City Hall de Pittsburgh le 1er mai …. 1891.
Lorna Cooke de Varon (17 janvier 1921 – 6 octobre 2018) a dirigé pendant plus de 40 ans, de 1947 à 1988, le New England Conservatory Choral Department. Elle est particulièrement renommée pour son activité avec le New England Conservatory Chorus, dont le très haut niveau se situe dans le droit fil de l’enseignement de son professeur Robert Shaw.
Le chœur, l’orchestre ainsi que L. Cooke de Varon et G. Cantelli qui ont respectivement 33 et 34 ans donnent donc l’œuvre pour la toute première fois, un vrai défi.
Les solistes ont été choisis dans la lignée de Toscanini. Herva Nelli (1909-1994) et Nicola Moscona (1907-1975), habitués de ses concerts, ont d’ailleurs chanté l’œuvre sous sa direction. Avec Toscanini, Eugene Conley (1908-1981) a chanté la Missa Solemnis de Beethoven et Claramae Turner (1920-2013), le rôle d’Ulrica de Ballo in Maschera.
Dans un article intitulé « In Memory of Guido Cantelli » (janvier 1968), le critique B.H. Haggin écrivait que l’enregistrement du concert de Boston était pour lui la seule version qui soit du niveau de Toscanini.
Après le succès triomphal de ces concerts (écoutez la « désannonce » à la fin: « We wish you could have been here with us to see as well as hear these ovations, literally ovations, for this performance of the Requiem Mass by Giuseppe Verdi…« ), il est étonnant que Cantelli n’ait pas été de nouveau invité à diriger l’orchestre. Toutefois, son nom a très vite circulé comme un possible successeur de Munch.
Avec trois autres concerts données les 24, 25 et 28 décembre (Vivaldi Concerto Grosso Op.3 n°11, Brahms Symphonie n°3, Respighi Fontane di Roma et Pini di Roma), se terminera sa collaboration avec le BSO.
1 Il est venu pour la première fois à Boston pour diriger une série de concerts entre le 30 janvier et le17 février 1953 avec notamment la 93ème symphonie de Haydn, la 4ème de Schumann, les Tableaux d’une Exposition de Moussorgski, la 5ème de Tchaïkovski, Jeu de Cartes de Stravinsky, ainsi que deux ouvertures de Rossini (Sémiramis et La gazza ladra). Il y eut ensuite trois concerts les 26, 27 et 28 mars 1954 avec la Musique pour cordes, percussions et célesta de Bartók et la 1re de Brahms.
2 Cantelli dirigera ensuite le Requiem de Verdi à New-York (3, 4 et 6 février 1955 avec Herva Nelli, Claramae Turner, Richard Tucker, Jerome Hines, Westminster Choir, NYPO) et à Londres (1 et 6 juillet 1956 avec Elisabeth Schwarzkopf, Ebe Stignani, Ferrucio Tagliavini, Giuseppe Modesti, Croydon Philharmonic Choir, Philharmonia Orchestra). Il devait le donner à Turin le 31 mai 1957 avec l’orchestre de la RAI-Torino. Il sera remplacé par Mario Rossi et le concert sera dédié à sa mémoire.
Les liens de téléchargement sont dans le premier commentaire. The download links are in the first comment.

English Translation (downloadable pdf file): click here
Quatuor Beethoven – I
Emil Guilels (1916-1985), piano;
Dmitry Tsyganov (1903-1992), violon, Vadim Borisovsky (1900-1972), alto
Sergei Shirinsky (1903-1974), violoncelle
Enregistré les 8&9 octobre 1947
Emil Guilels en 1947
De gauche à droite: Vassily Shirinsky, Sergei Shirinsky, Vadim Borisovsky et Dmitry Tsyganov en 1946
En 1923, Dmitry Tsyganov (violon I), Vassily Shirinsky (violon II), Vadim Borisovsky (alto) et Sergei Shirinsky (violoncelle) fondent le Quatuor du Conservatoire de Moscou, qui prendra en 1931 le nom de Quatuor Beethoven.
La composition du quatuor reste la même jusqu’en 1964, lorsque Vadim Borisovsky est remplacé par son élève Fedor Druzhinin. En 1965, Vassily Shirinsky (1901-1965) décède et est remplacé par Nikolai Zabavnikov1. En 1974, son demi-frère Sergei Shirinsky (1903-1974) décède à son tour et Evgeny Altman le remplace. En 1977, Dmitry Tsyganov, dernier des membres fondateurs en activité se retire et Oleg Krusa prend sa place jusqu’à la dissolution du quatuor en 1987.
Cet ensemble, un des plus importants du XXème siècle, n’a pas, et de loin, une réputation à la hauteur de son niveau instrumental transcendant et surtout de sa personnalité musicale hors du commun, à l’image du dynamisme inépuisable de son premier violon.
Bien sûr, il est connu en tant qu’interprète des quatuors de Chostakovitch: il a donné les Première des quatuors n°2 à 14, et a enregistré l’intégrale des quinze quatuors.
Cependant, son répertoire comprenait pas moins de 600 œuvres, dont bien sûr celles de Beethoven.
Son intégrale tardive (1969-1971), mais cependant superbe, des quatuors de Beethoven a été rééditée l’an dernier par Melodiya, sans que la critique française le remarque.
Un grand nombre d’enregistrements, notamment la quasi-totalité de ceux réalisés par le quatuor dans sa formation d’origine, est aujourd’hui indisponible dans le circuit commercial. Le site qui lui est consacré a mis en ligne un certain nombre de ces documents, accessibles par ce lien.
Il y a deux enregistrements de l’Opus 25 de Brahms par ces interprètes. Melodiya a réédité la version de 1959 dans un coffret intitulé « Emil Gilels in Ensembles ». L’interprétation, nettement plus rapide, est moins réussie.
La version de 1947 est bien enregistrée et l’interprétation, chaleureuse, est parfaitement dans le style brahmsien.
Ceci est la première publication (Volume I) d’une série consacrée aux gravures du Quatuor Beethoven dans sa formation d’origine.
1 Après le décès de Vassily Shirinsky, Chostakovitch a fait savoir qu’il voulait absolument que le quatuor continue à exister, car il avait acquis le statut d’une institution nationale. Il écrivît son Onzième Quatuor à la mémoire du violoniste.
Les liens de téléchargement sont dans le premier commentaire. The download links are in the first comment.
English Translation (downloadable pdf file): click here
Je vous présente mes Meilleurs Vœux pour l’Année 2021 avec pour souhait que les concerts n’aient plus lieu devant des salles vides, mais aussi que, si on porte des masques, ce soient uniquement des masques vénitiens.
Pour l’inaugurer, voici un récapitulatif de l’Intégrale des Symphonies de Beethoven postée en novembre et décembre de l’année écoulée.
♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫
Avec cinq chefs d’orchestres différents et cinq orchestres différents, cette intégrale « balaye » le deuxième quart du siècle dernier, et propose de grandes versions peu disponibles, ou alors dans des conditions techniques peu satisfaisantes eu égard à la qualité des originaux.
_________________
A tout seigneur, tout honneur: Toscanini et l’orchestre de la BBC dans des enregistrements des symphonies n° 1, 4, 6 et 7 réalisés entre 1935 et 1939:
https://concertsarchiveshd.fr/toscanini-bbc-so-i-beethoven-symphonies-n7-4/
https://concertsarchiveshd.fr/toscanini-bbc-so-ii-beethoven-symphonies-n1-6/
_________________
Au cours de son unique visite à Vienne de l’après-guerre, en octobre 1950, Fritz Busch a enregistré les symphonies n° 3 et 8 dans d’excellentes conditions musicales et techniques (de gauche à droite sur la photo: Fritz Busch, Marcel Prawy, et l’ingénieur du son le Dr. Hans Sachs):
https://concertsarchiveshd.fr/fritz-busch-dirige-beethoven-symphonies-n-3-et-8/
_________________
La deuxième symphonie était la préférée de Sir Thomas Beecham. Son enregistrement de 1936 avec le « London Philharmonic » est particulièrement réussi:
_________________
Felix Weingartner a longtemps été considéré comme l’interprète de référence des symphonies de Beethoven. Son premier enregistrement de la « Neuvième »avec le London Symphony Orchestra, qui date de 1926, est musicalement très supérieur à sa version viennoise de 1935 qui a été souvent rééditée:
https://concertsarchiveshd.fr/weingartner-beethoven-symphonie-n-9-1926/
_________________
Finis coronat opus. Pour terminer ce cycle, quoi de mieux en effet que la Cinquième symphonie dans cette interprétation exceptionnelle de Wilhelm Furtwängler avec les Wiener Philharmoniker lors d’un concert public à Copenhague en 1950, avec une qualité sonore qui lui rend enfin justice?

English Translation (downloadable pdf file): click here
Japanese Translation: click here
Entre le 25 septembre et le 22 octobre 1950, eut lieu une grande tournée de Furtwängler avec le WPO: elle commença par deux concerts à Stockholm, suivis de trois concerts à Helsinki, puis de deux à Copenhague. Ce fut ensuite l’Allemagne avec deux concerts à Hambourg et un à Hanovre, et après deux concerts aux Pays-Bas (Amsterdam et La Haye), de nouveau l’Allemagne (Münster pour deux concerts, Wuppertal, Düsseldorf, Wiesbaden, Francfort, Heidelberg, Stuttgart, Munich). La tournée s’acheva en Suisse (Genève et Berne). Des concerts retransmis1, il ne nous reste que celui du 25 septembre à Stockholm (en entier) et une partie seulement de celui du 1er octobre à Copenhague. Les concerts du 15 octobre à Francfort2, du 18 octobre à Stuttgart, et du 22 octobre à Berne2 n’ont pas été conservés.
Pour le concert du 1er octobre, donné dans la grande salle (1500 places) du Odd Fellow Palæet3, le programme annoncé comportait le Don Juan de R. Strauss, 2 Capricen für Orchester d’Alfred Uhl, la Symphonie « Inachevée » de Schubert, et enfin la 5ème Symphonie de Beethoven:
Annonce du concert dans la revue suisse Radio Actualités
Le programme a été modifié comme suit: Ouverture d’Anacréon de Cherubini, la Symphonie « Inachevée » de Schubert, Till Eulenspiegel de Richard Strauss et enfin la 5ème Symphonie de Beethoven. Si les deux symphonies sont mentionnées dans la discographie de Furtwängler, la Radio Danoise ne possède pas ces documents, et seule celle de Beethoven est accessible.
Il faut dire que l’enregistrement a été réalisé dans des conditions assez particulières. En effet, à cette époque, la Radio Danoise envisageant de s’équiper de magnétophones, ce concert a servi en quelque sorte de test, et dans ce but, il a été fait appel à un prestataire extérieur, l’Ing. Lauritsen. Lorsque Danacord a publié cette interprétation, il y a probablement eu une confusion quant à la source utilisée, car l’enregistrement était présenté comme de qualité inférieure. Fort heureusement, l’original a été conservé et il est de qualité remarquable.
Furtwängler accordait une grande importance aux tournées. C’était une occasion de travailler les interprétations en profondeur, et d’explorer des possibilités. Les deux enregistrements de la « Cinquième » à quelques jours d’intervalle sont très différents, et les minutages le reflètent clairement4: à Copenhague, l’interprétation est beaucoup plus lente, et ce dans chaque mouvement. Cette lenteur inhabituelle combinée avec l’incroyable délicatesse de certains phrasés, en particulier dans la nuance pianissimo, et une tension maintenue du discours musical, intensifie l’expression et annonce la « dernière manière » de Furtwängler, que les critiques britanniques qualifieront plus tard de « Furtwängler’s nobility ».
Autrement dit, si la version de Stockholm est magnifique, celle de Copenhague est autre. Les critiques danois ont souligné son caractère exceptionnel:
Politiken: « Pour finir, la Cinquième de Beethoven, monumentale, le « Destin ». L’Andante merveilleusement beau, la grâce légère et aérée du Scherzo, et le maestoso puissant et magnifique du Final – cela formait un tout dans lequel l’orchestre et Furtwängler ont atteint au sublime« .
Berlingske Tidende: « Le grand art, si profondément humain, était ce soir la Cinquième de Beethoven, le « Destin ». C’est le don merveilleux de Furtwängler: là où d’autres grands chefs d’orchestre vont projeter les choses brutalement, impétueusement, comme taillé dans la pierre, lui est capable de les modeler d’une main infiniment douce tout en étant aussi plastiquement monumental, et avec la même puissance orchestrale, sans transgresser à aucun moment les limites de la beauté ».
A Hambourg, quelques jours plus tard, le premier concert a inspiré le dessin ci-dessus. N’en dit-il pas plus long que tout ce que l’on pourrait écrire?
_________________________
AVIS IMPORTANT:
Bien que les versions HD (24 bits/88KHz) et de Qualité CD (16 bits/44KHz) soient disponibles en téléchargement, seule la version HD est capable de restituer pleinement les détails de cette interprétation, en particulier dans les passages pianissimo des deux mouvements centraux.
_________________________
1 Henning Smidth Furtwängler Broadcasts & Broadcast Recordings 1926-1954 (révision mars 2020)
2avec notamment La Mer de Debussy.
3Cette salle a été détruite en 1992 par un incendie et n’a pas été reconstruite.
4 Minutages:
-BPO Berlin 25 mai 1947 (8’02; 10’29; 5’48; 7’54)
-WPO Stockholm 25 sept 1950 (8’02; 10’39; 5’44; 8’05);
-WPO Copenhague 1er octobre 1950 (8’32; 11’46; 6’15; 8’50);
-WPO EMI 28 février & 1er mars 1954 (8’29; 11’14; 6’03; 9’40)
-BPO Berlin 23 mai 1954 (8’15; 11’02; 6’11; 8’45)
_________________________
Correction du diapason grâce à l’aimable coopération de: Masayuki Nakamura et Junpei Yakushiji
The Wilhelm Furtwängler Centre of Japan
Informations sur le concert et son enregistrement grâce à l’aimable aide d’Henning Smidth
_________________________
Les liens de téléchargement sont dans le premier commentaire. The download links are in the first comment.
Copyright Concerts & Archives HD