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Monteux – II – Debussy: Prélude à l’Après-midi d’un faune – 2 Nocturnes; Ravel: Rapsodie Espagnole – Pavane pour une Infante défunte – LSO

Pierre Monteux – London Symphony Orchestra (LSO)

Debussy: Prélude à l’Après-midi d’un faune – 2 Nocturnes Nuages & Fêtes

Ravel: Rapsodie Espagnole – Pavane pour une Infante défunte

London Kingsway Hall 11-13 December 1961

Prod: Erik Smith – Eng: Kenneth Wilkinson

Source: Bande/Tape: LCL 80108 (4 pistes 19 cm/s / 4 tracks 7.5 ips)

Le programme choisi par Monteux peut surprendre, mais il montre une subtile correspondance entre les deux compositeurs, les œuvres de chacun d’entre eux alternant d’une part poésie et gravité et d’autre part chaleur, énergie et brillant.

Dans le numéro de Janvier 1963 de ‘High Fidelity’, le critique a tout particulièrement souligné le caractère exceptionnel des interprétations du Prélude à l’Après-Midi d’un faune pour lequel le naturel de l’interprétation loin de tout sentimentalisme impressionniste fait l’effet d’une révélation ainsi que de la Pavane pour une Infante défunte pour sa plasticité et sa chaleur.

A propos de la Rapsodie Espagnole, le critique a souligné la chaleur et la profondeur de la prise de son à Kingsway Hall qui restitue admirablement ce qu’il appelle le ‘rougeoiement’ (‘ruddy glow’) de la palette sonore de l’orchestre.

The programme chosen by Monteux may be surprising, but it shows a subtle correspondence between the two composers, the works of each of them alternating on the one hand poetry and gravity and on the other warmth, energy and brilliance.

In the January 1963 issue of High Fidelity, the critic particularly emphasised the exceptional character of the performances of the Prélude à l’Après-Midi d’un faune, for which the naturalness of the interpretation, far from any impressionist sentimentality, is a revelation, and of the Pavane pour une Infante défunte for its plasticity and warmth.

In the Rapsodie Espagnole, the critic emphasised the warmth and depth of the Kingsway Hall recording, which admirably renders what he calls the ‘ruddy glow’ of the orchestra.

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Blech -II- Mendelssohn avec Fritz Kreisler

1-3 Concerto pour violon et orchestre Op.64 – Staatskapelle Berlin 9&10 décembre 1926

4 Die Hebriden, Ouvertüre, Opus 26 – Berliner Philharmoniker (BPO) – 5 avril 1932

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London Symphony Orchestra (LSO):

5 Meeresstille und glückliche Fahrt, Opus 27 – Kingsway Hall 28 octobre 1931

6 Symphonie n°4, Opus 90 : IV. Saltarello: Presto – Kingsway Hall 27 octobre 1931

7 Lieder ohne Worte, Opus 62 n°6 & Opus 67 n°4 – Queen’s Hall 29 octobre 1931

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1-5 33t. Melodiya; 6-7 33t. Past Masters

Le violoniste Fritz Kreisler (1875-1962) a gravé beaucoup de disques, mais ses enregistrements les plus importants ont été réalisés dans les années vingt avec les Concerti de Beethoven, Brahms et Mendelssohn sous la direction de Leo Blech, et des Sonates de Schubert, Beethoven et Grieg avec Sergeï Rachmaninov au piano.

Le premier en date de ces enregistrements est le Concerto de Mendelssohn capté les 9 et 10 décembre 1926 à la Singakademie de Berlin avec la Staaskapelle de Berlin (l’Orchestre du Staatsoper). La qualité de la prise de son est vraiment étonnante, surtout en ce qui concerne le violon, tant du point de vue du timbre que de l’ampleur sonore. A l’époque, il jouait sur un Stradivarius de 1733 qui a été son instrument de 1908 à 1934, date à laquelle il fut acheté par Bronislaw Huberman, et il le remplaça par un autre « Strad », le « Lord Amherst of Hackney » de 1734 qu’il conservera jusqu’en 1946.

Dans le Concerto, Kreisler bénéficie du soutien orchestral apporté par Leo Blech que les autres enregistrements montrent comme un mendelssohnien hors pair. Dans les deux Ouvertures, il arrive à rendre aussi bien la légèreté et la fluidité du discours que sa tension dramatique. Le Final de la Symphonie « Italienne » est enfin un vrai Saltarello, joyeux et dansant d’un bout à l’autre. Quel dommage que l’on n’ait pas les trois autres mouvements!

Violonist Fritz Kreisler (1875-1962) has cut many discs, but his most important recordings have been made during the 20s with Concerti by Beethoven, Brahms and Mendelssohn conducted by Leo Blech, and Sonatas by Schubert, Beethoven and Grieg with Sergeï Rachmaninov at the piano.

The earliest of these recordings is Mendelssohn’s Concerto recorded on 9 and 10 December 1926 at the Singakademie of Berlin with the Staaskapelle Berlin (the Orchestra of the Staatsoper). The recorded sound is truly astonishing, especially for the violin, for both timbre and volume. He was then playing on a 1733 Stradivarius which was his instrument from 1908 to 1934, when it was bought by Bronislaw Huberman, and he replaced it by another « Strad », the 1934 « Lord Amherst of Hackney » he kept until 1946.

In the Concerto, Kreisler benefits from the orchestral support brought by Leo Blech whom the other recordings display as an outstanding Mendelssohn conductor. In both Overtures, he succeeds in rendering the lightness and the fluidity of the musical speech as well as its dramatic tension. The Final of the « Italian » Symphony is for one a true Saltarello, playful and dancing from beginning to end. What a pity he did not record the other three movements!

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Monteux – I – Berlioz Roméo et Juliette

London – Walthamstow Assembly Hall – 15 & 18-20 June 1962

Producer: Kurt List – Eng: Adolf Enz & Raymond Fügslistaler

Source: Bande/Tape  19 cm/s 4 pistes / 7.5 ips 4 tracks WTP 158 

English Translation (downloadable pdf file): Click here

Voici un enregistrement de référence d’une œuvre particulièrement difficile à exécuter. Il a été publié sur disques microsillons, sur CD, mais aussi sous forme d’une bande magnétique pré-enregistrée (Westminster WTP 158) qui surclasse les autres éditions.

Si l’enregistrement sonne de manière un peu inhabituelle, c’est à cause de la disposition originale des musiciens de l’orchestre: violoncelles et contrebasses au premier plan à gauche et à droite, et violons I et II divisés. Les cuivres sont à droite, et les bois ainsi que la harpe, à gauche.

A presque 87 ans, Monteux est en grande forme. Il est vrai que Berlioz est au cœur de son répertoire et il a dirigé ses œuvres tout au long de sa carrière. En 1901, avant qu’il ne devienne chef d’orchestre, il a joué dans la Damnation de Faust sous la direction d’Édouard Colonne, et le programme ci-dessous montre qu’il assurait la partie d’alto solo.

Monteux a donné une audition intégrale de l’œuvre au Royal Festival Hall avec le LSO et les chœurs de la BBC le 22 mai 1961, concert retransmis par la BBC, mais non conservé dans les archives. Les solistes vocaux étaient Freda Gray-Massé, Camille Mauranne et André Vessières. L’enregistrement de la troisième partie a été publié dans un coffret ICA à partir d’une source privée.

Kurt List & Pierre Monteux

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Weingartner – Beethoven Symphonie n° 9 (1926)

English translation (downloadable pdf file): click here

1927 est l’année Beethoven, et une occasion rêvée pour les éditeurs de disques de promouvoir la nouvelle technique de l’enregistrement électrique, opérationnelle depuis la mi-1925. La plus grande édition a été mise en place en Grande-Bretagne par la firme Columbia (pour visualiser le catalogue, cliquer ICI ) avec 12 des 17 quatuors joués par le Quatuor Lener, prémisse de ce qui sera la première intégrale de l’histoire du disque, quelques sonates, le Trio Op. 97 et surtout une intégrale des symphonies1: n°1: Sir Georges Henschel; n°2: Sir Thomas Beecham; n°3: Sir Henry Wood; n°4: Sir Hamilton Harty; et enfin pour les n° 5 à 9, Felix Weingartner, qui était considéré à l’époque comme la référence en matière d’interprétation beethovénienne, dans un style que l’on peut qualifier de « classique », dans lequel la personnalité de l’interprète n’est pas au premier plan.

Weingartner a ré-enregistré la 9ème en 1935 avec les Wiener Philharmoniker, les chœurs du Staatsoper, une technique d’enregistrement bien supérieure, et cette fois en allemand.

Car la version de 1926, le premier enregistrement électrique de l’œuvre, est chantée…. en anglais.

Quel intérêt y a-t-il donc à la publier? Eh bien, c’est qu’en 1926, Weingartner (1863-1942) était encore à son sommet et le discours musical s’avère souple et animé alors que 9 ans plus tard, il est beaucoup plus métrique. De plus, un excellent report effectué au Japon en 1970 par Nippon Columbia, sur 4 faces de microsillon, permet de restituer cette interprétation avec une vie inespérée, en dépit des limitations techniques de la prise de son et de montages imparfaits entre les faces des 78 tours.

Après Weingartner, les interprètes de référence de Beethoven relèveront d’une esthétique bien différente.

L’article ci-dessous, publié en 1952, permet de replacer Weingartner dans un cadre historique. Il est dû à un de ses élèves, Louis-Albert Burkhalter. En voici des extraits significatifs:

« J’ai eu le privilège en tant qu‘éve du Conservatoire dont il était alors le directeur, à un âge les impressions se marquent fortement dans l’âme, davoir eu la révélation de tout Beethoven à travers les traductions de Weingartner.

J’ai assisté, durant trois années, aux répétitions de ses concerts symphoniques et l’on pense bien que je n‘en manquai aucune. Je dirai d’abord qu’en ce qui concerne Beethoven, le maître autrichien n’insistait pas autant qu’on le fait aujourd’hui – avec quelque excès à mon sens sur le caractère dionysiaque de l’auteur de Coriolan. Il y avait moins de révolte explosive dans ses interprétations, mais davantage de chant. Moins de violence, plus de musique.

Weingartner était un olympien, un goethéen (il a écrit pour le Faust de Goethe une musique de scène à laquelle il tenait beaucoup). Son geste était à limage de ses conceptions. Placé derrière lui, on apercevait à peine sa baguette. Mais lorsque la partition l’exigeait, aux hauts moments dramatiques d’une œuvre, il levait le bras, le tendait obliquement vers le ciel en se tournant parfois légèrement de trois-quarts, et il atteignait alors, sans gesticulation, j’y insiste, à une grandeur qui ne devait rien à la violence, à un pathétique d’autant plus intense et bouleversant qu’il était avant tout intérieur et qu’il dédaignait totalement les effets vulgaires de la force quantitative. C’était certainement moins spectaculaire que les interprétations de tel chef d‘aujourdhui: c’était à coup sûr plus profond, plus vrai.

Lhomme était charmant. J’ai dit qu’il était Autrichien. Il en avait toutes les qualités de gentillesse teintée d’humour. Il représentait pour nous plus qu’un grand chef.

Il avait rendu visite à Wagner, il avait été l’élève et l’ami de Liszt, il avait, étant jeune, connu une femme fort âgée qui avait chanté dans la Neuvième Symphonie, en présence de Beethoven. Il était pour nous un témoin autorisé de la grande tradition musicale allemande, le représentant d’un passé glorieux.

Grand chef, il était aussi excellent écrivain ; il a publié deux volumes de mémoire fort passionnants et a écrit lui-même les livrets dune dizaine d’opéras. Car il fut un compositeur très fécond et a laissé de nombreuses symphonies, deux concertos, de la musique de chambre et plus de 150 Lieder« .

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L’enregistrement a été réalisé à Londres les 16 et 17 mars 1926 dans les studios Columbia de Petty France avec le London Symphony Orchestra. Le chœur n’est pas identifié. Les solistes sont: Miriam Licette, soprano, Muriel Brunskill, contralto, Hubert Eisdell, ténor et Harold Williams, baryton2.

De gauche à droite: Miriam Licette, Muriel Brunskill, Hubert Eisdell et Harold Williams

Weingartner avait l’habitude d’enchaîner les deux derniers mouvements (attacca). Dans ses deux enregistrements, il a tenu à mettre en avant cette particularité en gravant sur une même face (ici la matrice WAX 1360-2) la fin du 3ème mouvement (ici 2′) et le début du Final (ici 1’25).

Weingartner supervise le pressage de ses disques (1926)

1Cette édition ne comporte aucun enregistrement de concerto. En fait, le Concerto pour violon a été enregistré à Londres par Louis Zimmermann, Concertmeister du Concertgebouworkest, avec un orchestre non identifié, sous la direction de Charles Woodhouse, mais l’enregistrement, jugé peu satisfaisant face à la version berlinoise de Fritz Kreisler et Leo Blech, n’a été publié qu’aux Pays-Bas et constitue une rareté discographique.

2 Miriam Licette (1885-1969) était la soprano préférée de Sir Thomas Beecham. Au cours de sa longue carrière, elle a chanté principalement à Covent Garden et à la British National Opera Company. Muriel Brunskill (1899-1980) a également été membre de la British National Opera Company (1922-1927), mais ensuite, elle s’est surtout consacrée aux Oratorios et aux Lieder. Hubert Eisdell (1882-1948) a consacré sa carrière aux concerts dans lesquels il chantait un répertoire très varié. Il est devenu célèbre en interprétant des chansons et des ballades populaires. En 1933, il s’établit au Canada et devient professeur au Conservatoire de Toronto. Le baryton australien Harold Williams (1893-1976) s’est également partagé entre l’opéra (British National Opera Company jusqu’en 1929) et le concert, notamment les Prom’s chaque année de 1921 à 1951. En 1952, il rejoint le Conservatoire de Sydney.

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