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Haskil – Anda – Mozart: Concerto n°10 K.365 Philharmonia Orchestra Galliera

Mozart: Concerto n°10 K.365

Clara Haskil & Géza Anda – Philharmonia Orchestra Alceo Galliera

London Abbey Road Studio n°1 – 24-26 April 1956

Source Bande/Tape Columbia BTA109: 2 pistes/19 cm/s / 2 tracks 7.5 ips STEREO

Clara Haskil (1895-1960) a joué en duo avec Géza Anda à partir de 1954, mais ce n’est pas le premier pianiste avec lequel elle a formé un duo, ni celui avec lequel elle a joué le plus d’œuvres. En effet, en 1938-39, elle joué plusieurs fois avec Dinu Lipatti, et on trouve trace dans la presse suisse de concerts donnés à Vevey en 1944-45 avec Nikita Magaloff avec au programme, le 5 décembre 1944 sous la direction de Pierre Colombo, les deux Concertos qu’elle rejouera plus tard avec Anda (Bach: Concerto en ut majeur BWV1061 et Mozart: Concerto n°10 en mi bémol majeur K. 365), mais aussi, le 11 novembre 1945, la Sonate en ré majeur K.448 de Mozart, les Variations sur un thème de Haydn de Brahms, le Duettino Concertante de Busoni d’après Mozart, et enfin, après l’entracte et en ‘première audition’, la Sonate pour deux pianos et percussions de Bartók (sous la direction de Pierre Colombo avec Charles Peschier et Willy Blaser), dont le Finale a été bissé.

En 1958, Clara Haskil a commencé à s’entretenir avec Rita Wolfensberger, elle-même pianiste, en vue de la rédaction de ses mémoires. Le livre, écrit en allemand, est paru en 1961 (Alfred Scherz Verlag). Il est probablement le meilleur qui ait été écrit sur la pianiste, et il est dommage qu’il n’ait jamais été traduit. Il permet notamment de découvrir la véritable personnalité de Clara Haskil qui a été souvent présentée sous une forme stéréotypée par la presse musicale. Le récit de la rencontre avec Géza Anda est particulièrement révélateur:

‘En octobre 1953, Rolf Liebermann, alors directeur du département d’orchestre de la radio zurichoise, demanda à Clara Haskil de jouer la partie solo du Double Concerto de Mozart avec le jeune Hongrois Géza Anda (1921-1976), et c’est ainsi que se rencontrèrent deux pianistes de nature étrangement proche dans leur interprétation de Mozart. Le jeu de Clara était clair, perlé, celui d’Anda plus voilé, plus velouté; le rythme plus fluide, plus sinueux avec Haskil, celui d’Anda plus clairement accentué – mais le sens des nuances, l’amour de l’art raffiné, la capacité de créer de main de maître des ombres dans un cadre très étroit, tout cela était commun aux deux. Cette première collaboration a immédiatement entraîné d’autres engagements à deux, et un disque avec l’enregistrement de cette même œuvre et d’un Double Concerto de Bach sous la direction d’Alceo Galliera est sorti peu de temps après. Plusieurs Festivals se sont assurés la collaboration de ce magnifique duo; Keilberth, Karajan, Paumgartner et d’autres maîtres de la direction d’orchestre ont contribué à des performances artistiques de haut niveau.

Mais pour Clara, Géza Anda était bien plus qu’un fabuleux partenaire. Lui et son épouse pétillante devinrent des amis particulièrement précieux pour elle, et surtout pour leur nature extrêmement positive, optimiste et joyeuse. La jeunesse du tempérament de l’épouse de Géza était très précieuse pour Clara, tout comme elle se sentait toujours à l’aise et enjouée au contact des jeunes. Comme son dernier partenaire de violon Arthur Grumiaux (1921-1986), Anda avait plus de vingt-cinq ans de moins qu’elle. Lui et sa femme savaient parfaitement comment égayer leur amie plus âgée, mais restée jeune et naïve dans son cœur comme un enfant, et parfois aussi comment l’encourager et la pousser à toutes sortes d’imprévus. Si elle réagissait à tout moment aux plaisanteries avec un grand sens de l’humour, ce n’était pas seulement grâce à son heureuse capacité à entrer immédiatement dans n’importe quel jeu, mais aussi et surtout grâce au charme irrésistible avec lequel l’aimable et espiègle Anda pouvait proposer les idées les plus originales. Les deux artistes étaient très attachés l’un à l’autre, et le sourire qui planait sur leur relation d’amis et de collègues éclairait une profonde gravité humaine’.

Qu’il est dommage que le répertoire du duo Haskil-Anda soit resté limité à deux œuvres concertantes!

Clara Haskil (1895-1960) played together with Géza Anda from 1954, but he was not the first pianist with whom she formed a duo, nor the one with whom she played the most works. In fact, in 1938-39, she played several times with Dinu Lipatti, and the Swiss press records concerts given in Vevey in 1944-45 with Nikita Magaloff. On 5 December 1944, conducted by Pierre Colombo, the programme included the two Concertos she would later play with Anda (Bach: Concerto in C major BWV1061 and Mozart: Concerto No. 10 in E flat major K. 365), but also, on 11 November 1945, Mozart’s Sonata in D major K.448, Brahms’ Variations on a Theme by Haydn, Busoni’s Duettino Concertante after Mozart, and finally, after the interval and as a ‘first performance’, Bartók’s Sonata for Two Pianos and Percussion (conducted by Pierre Colombo with Charles Peschier and Willy Blaser), the Finale of which was encored.

In 1958, Clara Haskil started meeting Rita Wolfensberger, herself a pianist, with a view to writing her memoirs. The book, written in German, was published in 1961 (Alfred Scherz Verlag). It is probably the best ever written about the pianist, and it is a shame that it has never been translated. In particular, it reveals Clara Haskil’s true personality, which has often been presented in stereotyped form by the music press. The account of her meeting with Géza Anda is particularly relevant:

In October 1953, the then head of the orchestra department at Zurich Radio, Rolf Liebermann, asked Clara Haskil, together with the young Hungarian Géza Anda (1921-1976), to take on the solo part for a performance of Mozart’s Double Concerto, and thus two pianists met who were strangely close in their interpretation of Mozart. Each pianist’s playing was unmistakably characteristic: Clara’s touch was bright and sparkling, Anda’s more veiled and velvety; her rhythm more flowing and sinuous, Anda’s more clearly accentuated – but both shared a sense of nuance, a love of the fine art, the ability to shade masterfully within a very narrow framework. This first collaboration immediately led to further engagements as a duo, and a disc with a recording of this very work and of a Double Concerto by Bach under Alceo Galliera was released shortly afterwards. Festival venues secured the marvellous duo; Keilberth, Karajan, Paumgartner and other masters of conducting contributed to high level artistic performances.

For Clara, however, Géza Anda was more than just a marvellous partner. He and his cheerful wife became particularly precious friends to her, especially because of their extremely positive, optimistic and cheerful nature. The youthfulness of her temperament was a powerful attraction for Clara, just as she always felt at ease and exhilarated when socialising with young people. Like her last violin partner Arthur Grumiaux (1921-1986), Anda was more than twenty-five years her junior. He and his wife knew perfectky well how to cheer up their older friend, who remained as youthful and naïve at heart as a child, sometimes encouraging her and inspiring her to do all sorts of unexpected things. The fact that she always responded to jokes with a golden sense of humour was not only due to her fortunate ability to respond immediately to any play, but also primarily to the irresistible charm with which the lovable rogue Anda could come up with the most original ideas. Both artists were very close to each other, and the smiles that lay over their relationship as friends and colleagues masked a deep human seriousness’.

We can only regret that the duo’s repertoire remained limited to two Concertos!

Anda & Haskil Luzern

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Haskil – I – Beethoven Concerto n°4 Op. 58 Orchestra Sinfonica di Torino della RAI – Rossi

Clara Haskil – Orchestra Sinfonica di Torino della RAI – Mario Rossi

Enregistrement stéréophonique à l’ Auditorium di Torino – 22 avril 1960

English translation (downloadable pdf file): click here

Parmi les concertos de Beethoven dont elle ne donnait que les numéros 2,3 et 4, c’est celui que Clara Haskil jouait le plus (48 fois au cours de sa carrière). C’est aussi une des œuvres pour lesquelles elle a laissé le plus d’enregistrements, à savoir six, chacun dans un pays différent.

Le tout premier a été réalisé à Londres, pour Decca, avec le London Philharmonic dirigé par Carlo Zecchi (Kingsway Hall – 1&3 juillet 1947).

 On trouve ensuite des captations en concert avec, dans l’ordre chronologique:

 II – les Wiener Symphoniker (WSO) et H. von Karajan (Musikvereinsaal – 25/26 octobre 1952) (Tahra)

 III – le RIAS Symphonie Orchester et Dean Dixon, remplaçant à la toute dernière minute Artur Rodzinski (Berlin Hochschule für Musik – 24 novembre 1954) (Audite, Tahra)

 IV – l’Orchestre National de la RTF et André Cluytens (Paris Théâtre des Champs-Élysées – 8 décembre 1955) (Disques Montaigne)

 V – le Studio-Orchester de Beromünster et Eric Schmid (Zurich – 25 janvier 1959) (Tahra)

 Si les enregistrements II à IV relèvent de la même conception de l’œuvre que le tout premier, à savoir des tempi de base relativement vifs et une tension du discours, la version suisse (V) marque une nette inflexion vers des tempi plus mesurés dans le premier mouvement et surtout le finale, mais l’accompagnement orchestral qui n’est vraiment pas à la hauteur, ne permet pas à cette nouvelle conception, plus lyrique, de s’épanouir.

 C’est dans sa sixième et dernière version (Auditorium di Torino – 22 avril 1960) que Clara Haskil, très inspirée, libère tout le potentiel expressif de son cantabile, soutenue par l’accompagnement très attentif de Mario Rossi et des musiciens de son orchestre turinois.

 Son piano est particulièrement bien capté dans un des tous premiers enregistrements stéréophoniques de la Radio italienne.

 En hommage à cette grande artiste disparue le 7 décembre 1960.

 Beethoven Concerto n°4 Op. 58: Clara Haskil Orchestra Sinfonica di Torino della RAI.

 Concert public à l’ Auditorium di Torino – 22 avril 1960.

Mario Rossi con l’Orchestra Sinfonica di Radio Torino (1960)

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