Enregistré au Konzerthaus de Vienne – 27 mai – 1er juin 1963
Source: Bande/Tape 19 cm/s 4 pistes/ 7.5 ips 4 tracks VG 2154
Il est presque inutile de présenter cet enregistrement, un des fleurons de la discographie de l’œuvre.
Il a été publié sur microsillons et sur CD, mais aussi sous forme de bande magnétique, et c’est cette édition qui est la plus convaincante.
Dans l’édition CD, l’Orchestre du Festival de Vienne a été identifié comme étant le Wiener Symphoniker (WSO).
La contralto canadienne Maureen Forrester (1930-2010) est une interprète de référence des œuvres de Mahler qu’elle a enregistrées avec des chefs aussi divers que Bruno Walter, Fritz Reiner, Ferenc Fricsay , Charles Münch, Bernard Haitink, Zubin Mehta et ici le chef autrichien Felix Prohaska (1912-1987). Elle a été, avec Kathleen Ferrier et Aafje Heynis, une des rares vrais contraltos du siècle dernier, et sur cette bande, sa voix de « bronze » est magnifiquement restituée.
Le baryton-basse allemand Heinz Rehfuss (1917-1988) a chanté un vaste répertoire de Bach à Luigi Nono. Il a enregistré des mélodies et des Lieder notamment avec le compositeur Frank Martin. Dans le domaine de l’Opéra, où il a joué plus de 80 rôles, il a notablement enregistré le Comte des « Nozze di Figaro », et Golaud de « Pelléas et Mélisande ».
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Recorded at the Vienna Konzerthaus – May, 27 – June 1st 1963
Presenting this recording is almost useless, as it is one of the highlights of the discography of this work. It has been published on LP, on CD, but also on reel-to-reel tape, which is the most convincing.
In the CD edition, the « Vienna Festival Orchestra » is identified as being the Vienna Symphony Orchestra (WSO).
The Canadian contralto Maureen Forrester (1930-2010) is a reference performer of the Mahler compositions which she recorded with very different conductors, namely Bruno Walter, Fritz Reiner, Ferenc Fricsay, Charles Münch, Bernard Haitink, Zubin Mehta and here the Austrian conductor Felix Prohaska (1912-1987). She was with Kathleen Ferrier and Aafje Heynis one of the very few true contraltos of the last century, and on this tape, her « bronze » voice is sumptuously reproduced.
The German bass-baritone Heinz Rehfuss (1917-1988) has sung a vast repertoire from Bach to Luigi Nono. He has recorded melodies and Lieder especially with composer Frank Martin. In the field of Opera, in which he played more than 80 parts, his recordings of the Count in « Nozze di Figaro », and of Golaud in « Pelléas et Mélisande » are particuliarly noteworthy.
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1- Mozart Nozze di Figaro Ouverture – 29 Septembre 1926
Cosi fan tutte Ouverture – 2 Novembre 1926
Der Schauspieldirektor Ouverture – 6 Avril 1927
2- Strauss Rosenk. Walzer – Singakademie 12 Décembre 1928
3- Brahms Ungarische Tänzen n° 5 & 6 – 24 Février 1930
4- Dvorák Danses slaves opus 46 n°1 – 27 Février 1930 & opus 46 n°4 – 15 Juin 1930
5 -Smetana Vltava – Singakademie 10 Décembre 1928
N.B. « Staatskapelle Berlin » est le nom de l’Orchestre du Staatsoper quand il joue en concert.
Reports à partir des 33 tours suivants: Discophilia K1-B1 (1,2); Past Masters PM 14 (3,4) et Melodiya M10-43658 (5)
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I- Biographie
Leo Blech (21 avril 1871- 25 août 1958) a fait l’essentiel de sa carrière à Berlin en tant que « Generalmusikdirektor » du Staatsoper, l’Opéra National (2505 représentations!), ainsi qu’au Städtische Oper (l’Opéra Municipal). Sa biographie, surtout après 1933, est presque incroyable.
Il commence très tôt, en 1893, sa carrière de chef d’opéra à Aix-la-Chapelle où il dirige de nombreux d’opéras du répertoire ainsi que ses nouvelles compositions. En 1899, il est invité par Angelo Neumann à diriger à Prague au « Neues deutsches Theater » un cycle Wagner (Lohengrin, Tristan, Meistersinger) et il y restera 7 ans. Il faut dire qu’après la représentation de Tristan, Mahler a dit à Neumann « Si vous ne le prenez pas, eh bien , je l’emmène à Vienne!« . A Prague, il a l’occasion de donner les premières locales de Tiefland d’Eugen d’Albert, et en 1905 de Salomé après sa Première à Dresde. Richard Strauss le recommande alors comme chef au Berliner Linderoper (Staatsoper). Il y est donc nommé Kapellmeister en 1906, et fait ses débuts à Berlin avec Carmen, son œuvre fétiche qu’il dirigera plus de 600 fois jusqu’en 1953.
Leo Blech en 1906, au moment de sa nomination au Staatsoper
En 1913, il est nommé par l’Empereur Guillaume II Generalmusikdirektor à vie (Königlich Preussisch Generalmusikdirektor), le sixième et dernier musicien à recevoir ce titre, après Mendelssohn, Meyerbeer, Spontini, Karl Muck et Richard Strauss. Ce titre lui permettra d’échapper aux lois raciales et de rester en poste à Berlin jusqu’à sa retraite forcée en 1937.
Publicité de 1917 pour les disques Grammophon « sous la direction personnelle » du Kgl. GMD Leo Blech
En 1923, suite à une mésentente avec l’intendant de l’Opéra, Max von Schillings, il démissionne pour aller diriger au Deutsche Oper (« Städtische Oper »), et au Volksoper de Berlin et de Vienne, ainsi qu’à l’Opéra de Stockholm. En 1926, après le départ de von Schillings, il reprend son activité avec le titre de Generalmusikdirektor (GMD) puisqu’il lui a été conféré à vie. Le Generalmusikdirektor en poste est Erich Kleiber avec lequel il s’entend très bien. Ce dernier qui admirait beaucoup son aîné, évitait de lui faire sentir qu’il était en réalité son supérieur hiérarchique. Ce sera pour le Staatsoper avec le triumvirat formé par les deux GMD Kleiber et Blech, et le nouvel intendant Heinz Tietjen, avec les plus grands chanteurs de l’époque, et comme chefs invités principaux Bruno Walter et Wilhelm Furtwängler, une ère glorieuse, qui durera jusqu’en 1933, et s’achèvera définitivement avec le départ de Kleiber début janvier 1935.
Les deux GMD du Staatsoper invités à l’ Opernball en 1931: de gauche à droite Leo Blech et Erich Kleiber
L’habileté politique d’Heinz Tietjen, qui a su jouer de la rivalité entre les dirigeants nazis, lui permet de rester GMD jusqu’à sa retraite forcée en avril 1937, la raison officielle étant que le titre conféré à vie par l’Empereur Guillaume II ne pouvait être retiré.
The Times April 24, 1937 – Annonce de la retraite de Leo Blech – Cette représentation de Carmen a été donnée le 3 mars
Les dernières représentations de Leo Blech au Staatsoper en avril 1937
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En 1937, il part donc en exil à Riga et dirige à l’Opéra. Après l’invasion soviétique en 1940, Blech donne des concerts à Moscou et à Leningrad, et le succès est tel qu’on lui aurait dit-on proposé le poste de Directeur du Conservatoire de Moscou, qu’il refusa.
Affiche de l’Opéra de Riga pour Aida et Carmen le 31 octobre et le 6 novembre 1938
En 1941, suite à l’invasion des pays baltes par les Nazis, qui poursuivent leur politique raciale en commettant des massacres de masse, il parvient à contacter Tietjen pour qu’il intervienne afin qu’il puisse rejoindre Stockholm. Une voiture le conduit à l’Ambassade de Suède à Berlin, où un visa est délivré pour lui et son épouse, et il obtient un sauf-conduit pour le voyage. Il entame alors une nouvelle carrière à l’Opéra Royal de Stockholm où il est connu et apprécié, à côté de son gendre Herbert Sandberg.
Après la guerre, Tietjen devient en 1948 intendant à Berlin-Ouest du Deutsche Oper (Städtische Oper) et Blech en devient le GMD en 1949. Son retour est triomphal. Il y reste jusqu’à la fin de l’année 1953.
Première de la nouvelle mise en scène de Zauberflöte le 2 juin 1953
La dernière représentation dirigée par Leo Blech (Städtische Oper Berlin – 28 Novembre 1953)
II – Le chef et son répertoire:
Il était un grand chef wagnérien. Il a notamment dirigé deux fois le Ring à Berlin (1913 et 1929). Strauss lui a confié presque toutes les premières berlinoises de ses opéras (Salomé, Elektra, Ariadne, Frau ohne Schatten, Ägyptische Helena). Parmi les compositeurs de l’époque il dirigea Pfitzner, Schrecker, Busoni (Arlechino, Dr. Faust) et Prokofiev (Amour des Trois Oranges).
Il a beaucoup dirigé Mozart et son répertoire comportait également nombre d’opéras italiens de Verdi et Puccini.
Il a certes donné régulièrement des concerts, mais la carrière de chef de concert n’a jamais été une priorité pour lui.
Si au pupitre, il avait beaucoup de tempérament, et beaucoup de flexibilité dans les tempi, il était connu pour la précision et la discipline de ses répétitions, et la grande sécurité de sa direction pour les chanteurs.
En 1935, Richard Strauss est venu comme chef invité diriger son « Ariadne » au Staatsoper, œuvre que Blech avait donnée peu avant. Strauss a fait une répétition d’ensemble, et au bout d’un moment, il a interrompu la répétition pour remarquer qu’il n’avait pas voulu que sa partition soit exécutée de manière aussi précise qu’écrite (« Gehn S’, so g’nau hab’ ich dös gar net g’meint, als ich dös g’schrieben hab’! ».
Le témoignage de la soprano Delia Reinhardt publié en 1931 est particulièrement significatif: « Chaque soir où j’ai pu chanter sous la baguette de Leo Blech, j’ai pu ressentir à quel point il est merveilleux d’être conduit et accompagné par lui. Sa main et son oreille magistrale ont une telle compréhension pour la voix chantée, qu’il était devenu pour lui une évidence de respirer avec le chanteur. On plane ainsi avec une telle direction d’orchestre dans une liberté qui donne des ailes. C’est quelque chose de vraiment rare et de merveilleux pour l’artiste sur scène.. Et on peut oublier que sur scène, il n’y a la plupart du temps qu’un chanteur et beaucoup de musiciens dans la fosse d’orchestre – on peut être tranquille, rien ne peut arriver ».
Il avait l’habitude, à la fin des représentations, de glisser dans la poche des chanteurs des petits papiers avec des remarques critiques ou des compliments. A ce sujet, les avis des chanteurs étaient pour le moins partagés.
Il y eut à l’Opéra de Stockholm un grave incident qui l’opposa à Birgit Nilsson, et dans ses mémoires, Elisabeth Söderström, tout en reconnaissant ses compétences exceptionnelles, a écrit que les chanteurs le craignaient. Mais peut-être n’était-ce qu’une indication que les temps avaient changé et que ce qui était usuel ou accepté, même avec beaucoup de réticences, jusque dans les années Trente, ne l’était plus à la fin des années Quarante.
Il était également compositeur (7 opéras, une opérette, des pièces pour orchestre et des Lieder). L’Opéra « Versiegelt », créé à Hambourg en 1908, et repris ensuite notamment en 1931 (à Berlin et à Munich) , puis encore une fois après 1945 est l’œuvre qui a rencontré le plus de succès.
III – Repères discographiques:
Il a commencé à enregistrer en 1916 et sa discographie comporte pas moins de 1200 faces 78 tours.
En 1918, il grave entre autres l’ « Eroïca » de Beethoven, les Préludes de Liszt, et Vlatva de Smetana, et à partir de 1921, avec le BPO, l’ « Inachevée » de Schubert, la Cinquième de Beethoven, Siegfried-Idyll de Wagner ainsi que de nombreuses ouvertures.
Ses premiers enregistrements vocaux, avec Frida Leider et Lauritz Melchior, datent de Novembre/Décembre 1923. En 1924, il effectue des enregistrements avec l’orchestre du Staatsoper, et aussi celui de l’autre opéra de Berlin, le Deutsche Oper de Charlottenburg (« Städtische Oper »), notamment la Symphonie n°94 de Haydn.
En 1926/27, seront réalisés des enregistrements légendaires: avec Fritz Kreisler, les concertos de Beethoven, Brahms et Mendelssohn; des scènes d’opéras de Wagner avec Friedrich Schorr, Frieda Leider. Ivar Andresen et Rudolf Laubenthal et enfin la « Neuvième » Symphonie de Schubert enregistrée au Queen’s Hall de Londres avec le LSO.
Notons en 1928 et 1929 , de nouveaux enregistrements wagnériens avec Frida Leider et Lauritz Melchior, ainsi que des extraits des « Meistersinger » enregistrés en public (avril 1928) au Staatsoper.
En 1930, il grave la symphonie n°34 de Mozart, les symphonies n°5 et 8 de Schubert, et la symphonie n°5 de Tchaïkovski.
En 1931, il fait à Londres, au Kingsway Hall, une série d’enregistrements avec le LSO.
Il continuera à enregistrer, essentiellement des extraits d’opéra (avec notamment Erna Berger, Tiana Lemnitz, Julius Patzak et Heinrich Schlusnus) pour DGG et Electrola jusqu’en juin 1935.
A Stockholm, il fait en 1946 pour HMV quelques enregistrements wagnériens avec Joël Berglund.
Après la guerre, il grave également quelques ouvertures d’opéras d’une part pour DGG à Berlin, et d’autre part en 1947 pour Decca avec l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR). Avec l’OSR, il enregistre aussi la 94ème de Haydn.
Pendant toute sa carrière, il a fait un grand nombre d’enregistrements d’ouvertures d’opéra, de poèmes symphoniques, ou de courtes œuvres pour orchestre.
La politique des éditeurs de disques a eu pour conséquence qu’il est essentiellement connu comme un chef « accompagnant » des chanteurs ou bien le violoniste Fritz Kreisler. La qualité remarquable de ses prestations avec notamment Leider et Melchior, et bien entendu Kreisler, a retenu l’attention, mais pas au point de conduire, sauf à de rares occasions, à la réédition de ses enregistrements purement orchestraux. Pourtant son dynamisme, sa rigueur et son sens du théâtre en font un chef passionnant, plein d’idées originales.
Ce premier programme est une sorte de carte de visite qui le montre sous son jour le plus brillant. Par la suite, d’autres enregistrements permettront d’éclairer les autres facettes de son talent.
Blech savait s’adapter aux limitations des techniques de l’époque. Malgré l’ancienneté des prises de son, les interprétations sont étonnamment lisibles. Les deux enregistrements de 1928, qui bénéficient de l’acoustique de la Singakademie, sont d’une richesse de détails vraiment étonnante.
La Staatsopernkapelle sous la direction d’ Erich Kleiber en 1928
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Bibliographie:
– Leo Blech Ein Brevier von Walter Jacob (Prismen Verlag Hamburg – Leipzig- 1931)
– Leo Blech Komponist-Kapellmeister-GMD Jutta Lambrecht (Hentrich & Hentrich Centrum Judaicum Berlin 2015)
– Helge Rosvaenge Mach es besser, mein Sohn (Koehler & Amelang – Leipzig 1963)
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Quatuor n°9 en sol mineur D173
Enregistré les 12 & 22 septembre 1951
Quatuor n°14 en ré mineur D810 « Der Tod und das Mädchen »
Enregistré les 14 & 21 mars 1959
Le Quatuor Beethoven avait à son répertoire les quatuors n°7 à 15 de Schubert, ce qui était exceptionnel pour l’époque. Il a joué également l’Octuor D803, les deux Quintettes, avec piano D667 et avec deux violoncelles D956, ainsi que les deux Trios avec piano Op.99 D898 et Op.100 D929.
Les disques publiés se limitent cependant à ces deux quatuors enregistrés en studio et au Quintette D667 donné en concert avec Maria Yudina le 19 novembre 1960. Sa discographie1 mentionne un autre enregistrement, inédit, du Quatuor D810, en concert à Sofia le 24 janvier 1958.
Quatuor n°9 D173 33D-08024 Série « Torche Bleue » (1961)
Quatuor n°14 (ex n°6) D810 33D-6131- 6132 Série « Torche Bleue » (1960)
Pour les deux Quatuors, ce sont les seuls disques publiés. Le label graphique « Torche Bleue » était un de ceux qui étaient utilisés en URSS avant que Melodiya ne soit fondée en 1964, date à partir de laquelle tous les disques ont été publiés sous ce nouveau label. La dénomination ΓOCT 5289-56 apparaît sur tous les disques pressés entre 1956 et début 1961.
Le centenaire de la fondation du Quatuor Beethoven approche à grands pas. Espérons que la firme Melodiya ou le Conservatoire Tchaïkovski de Moscou sous son propre label2 vont rééditer largement ses enregistrements.
Ces deux précieuses interprétations historiques constituent le Volume II de la série consacrée aux enregistrements de ce Quatuor dans sa formation d’origine,
1 La discographie des enregistrements du Quatuor Beethoven réalisés entre 1931 et 1976 a été établie par Dmitry Maksimov et Andrey Komech
2 Moscow Conservatory Records
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Cantelli – III – Verdi Requiem
Concert du 18 décembre 1954 au Boston Symphony Hall
Source: Bande/Tape 19 cm/s / 7.5 ips
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En hommage à Lorna Cooke de Varon à l’occasion du centenaire de sa naissance.
Programme du Boston Symphony Orchestra
En décembre 1954, Guido Cantelli revient à Boston1 où il dirige pour la première fois de sa carrière le Requiem de Verdi2. Après une répétition publique le 16, il le donnera à quatre reprises dans le cadre des concerts d’abonnement les 17, 18, 19 et 21. Deux d’entre eux (les 18 et 21 décembre) ont été retransmis par la Radio.
C’est aussi une première à la fois pour l’orchestre et le chœur. En effet, et cela surprend, le BSO n’avait jamais joué cette œuvre à Boston, et s’il l’avait déjà donnée, ce n’était qu’à une seule reprise, au cours d’une tournée, lors d’un concert sous la direction de Nikisch au Old City Hall de Pittsburgh le 1er mai …. 1891.
Lorna Cooke de Varon (17 janvier 1921 – 6 octobre 2018) a dirigé pendant plus de 40 ans, de 1947 à 1988, le New England Conservatory Choral Department. Elle est particulièrement renommée pour son activité avec le New England Conservatory Chorus, dont le très haut niveau se situe dans le droit fil de l’enseignement de son professeur Robert Shaw.
Le chœur, l’orchestre ainsi que L. Cooke de Varon et G. Cantelli qui ont respectivement 33 et 34 ans donnent donc l’œuvre pour la toute première fois, un vrai défi.
Les solistes ont été choisis dans la lignée de Toscanini. Herva Nelli (1909-1994) et Nicola Moscona (1907-1975), habitués de ses concerts, ont d’ailleurs chanté l’œuvre sous sa direction. Avec Toscanini, Eugene Conley (1908-1981) a chanté la Missa Solemnis de Beethoven et Claramae Turner (1920-2013), le rôle d’Ulrica de Ballo in Maschera.
Dans un article intitulé « In Memory of Guido Cantelli » (janvier 1968), le critique B.H. Haggin écrivait que l’enregistrement du concert de Boston était pour lui la seule version qui soit du niveau de Toscanini.
Après le succès triomphal de ces concerts (écoutez la « désannonce » à la fin: « We wish you could have been here with us to see as well as hear these ovations, literally ovations, for this performance of the Requiem Mass by Giuseppe Verdi…« ), il est étonnant que Cantelli n’ait pas été de nouveau invité à diriger l’orchestre. Toutefois, son nom a très vite circulé comme un possible successeur de Munch.
Avec trois autres concerts données les 24, 25 et 28 décembre (Vivaldi Concerto Grosso Op.3 n°11, Brahms Symphonie n°3, Respighi Fontane di Roma et Pini di Roma), se terminera sa collaboration avec le BSO.
1 Il est venu pour la première fois à Boston pour diriger une série de concerts entre le 30 janvier et le17 février 1953 avec notamment la 93ème symphonie de Haydn, la 4ème de Schumann, les Tableaux d’une Exposition de Moussorgski, la 5ème de Tchaïkovski, Jeu de Cartes de Stravinsky, ainsi que deux ouvertures de Rossini (Sémiramis et La gazza ladra). Il y eut ensuite trois concerts les 26, 27 et 28 mars 1954 avec la Musique pour cordes, percussions et célesta de Bartók et la 1re de Brahms.
2 Cantelli dirigera ensuite le Requiem de Verdi à New-York (3, 4 et 6 février 1955 avec Herva Nelli, Claramae Turner, Richard Tucker, Jerome Hines, Westminster Choir, NYPO) et à Londres (1 et 6 juillet 1956 avec Elisabeth Schwarzkopf, Ebe Stignani, Ferrucio Tagliavini, Giuseppe Modesti, Croydon Philharmonic Choir, Philharmonia Orchestra). Il devait le donner à Turin le 31 mai 1957 avec l’orchestre de la RAI-Torino. Il sera remplacé par Mario Rossi et le concert sera dédié à sa mémoire.
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Quatuor Beethoven – I
Emil Guilels (1916-1985), piano;
Dmitry Tsyganov (1903-1992), violon, Vadim Borisovsky (1900-1972), alto
Sergei Shirinsky (1903-1974), violoncelle
Enregistré les 8&9 octobre 1947
Emil Guilels en 1947
De gauche à droite: Vassily Shirinsky, Sergei Shirinsky, Vadim Borisovsky et Dmitry Tsyganov en 1946
En 1923, Dmitry Tsyganov (violon I), Vassily Shirinsky (violon II), Vadim Borisovsky (alto) et Sergei Shirinsky (violoncelle) fondent le Quatuor du Conservatoire de Moscou, qui prendra en 1931 le nom de Quatuor Beethoven.
La composition du quatuor reste la même jusqu’en 1964, lorsque Vadim Borisovsky est remplacé par son élève Fedor Druzhinin. En 1965, Vassily Shirinsky (1901-1965) décède et est remplacé par Nikolai Zabavnikov1. En 1974, son demi-frère Sergei Shirinsky (1903-1974) décède à son tour et Evgeny Altman le remplace. En 1977, Dmitry Tsyganov, dernier des membres fondateurs en activité se retire et Oleg Krusa prend sa place jusqu’à la dissolution du quatuor en 1987.
Cet ensemble, un des plus importants du XXème siècle, n’a pas, et de loin, une réputation à la hauteur de son niveau instrumental transcendant et surtout de sa personnalité musicale hors du commun, à l’image du dynamisme inépuisable de son premier violon.
Bien sûr, il est connu en tant qu’interprète des quatuors de Chostakovitch: il a donné les Première des quatuors n°2 à 14, et a enregistré l’intégrale des quinze quatuors.
Cependant, son répertoire comprenait pas moins de 600 œuvres, dont bien sûr celles de Beethoven.
Son intégrale tardive (1969-1971), mais cependant superbe, des quatuors de Beethoven a été rééditée l’an dernier par Melodiya, sans que la critique française le remarque.
Un grand nombre d’enregistrements, notamment la quasi-totalité de ceux réalisés par le quatuor dans sa formation d’origine, est aujourd’hui indisponible dans le circuit commercial. Le site qui lui est consacré a mis en ligne un certain nombre de ces documents, accessibles par ce lien.
Il y a deux enregistrements de l’Opus 25 de Brahms par ces interprètes. Melodiya a réédité la version de 1959 dans un coffret intitulé « Emil Gilels in Ensembles ». L’interprétation, nettement plus rapide, est moins réussie.
La version de 1947 est bien enregistrée et l’interprétation, chaleureuse, est parfaitement dans le style brahmsien.
Ceci est la première publication (Volume I) d’une série consacrée aux gravures du Quatuor Beethoven dans sa formation d’origine.
1 Après le décès de Vassily Shirinsky, Chostakovitch a fait savoir qu’il voulait absolument que le quatuor continue à exister, car il avait acquis le statut d’une institution nationale. Il écrivît son Onzième Quatuor à la mémoire du violoniste.
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