Étiquette : Arturo Toscanini
Arturo Toscanini – Philadelphia Orchestra
Schubert Symphony n°9 D.944
Academy of Music – November 16, 1941
Prod: Charles O’Connell – Eng: Fred Lynch
Source: 33t/LP RCA Album 5LP RL 01900(5)
Les problèmes techniques qu’ont connus ces enregistrements au cours des étapes techniques jusqu’à l’obtention des épreuves 78 tours sont bien connus, notamment du livre de Charles O’Connell, ‘The Other Side of the Record’, du texte de David Hall qui accompagne le coffret RL 01900(5) de 1976 consacré à la première publication de l’ensemble des enregistrements de Toscanini à Philadelphie et de l’article consacré à ce coffret par Harris Goldsmith et paru en janvier 1977 (High Fidelity).
Qu’il ait été possible d’obtenir un résultat final apte à restituer le génie de ces interprétations tient, nous dit-on, presque du miracle.
Selon Harris Goldsmith (High Fidelity, janvier 1977 pages 103-105) : ‘La collaboration avec Toscanini fonctionne peut-être le mieux dans la symphonie de Schubert. Cette interprétation – richement lyrique, souple dans le tempo, dramatique à couper le souffle (très différente des deux enregistrements ultérieurs avec le NBC Symphony) – est tout simplement la meilleure que j’aie jamais entendue’.
Schubert: Séance d’enregistrement / Recording Session (Academy of Music)
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The technical problems that these recordings experienced during the technical stages until the 78 rpm test pressings were obtained are well known, especially from Charles O’Connell’s book, ‘The Other Side of the Record’, from the text by David Hall that accompanies the 1976 boxed set RL 01900(5) devoted to the first publication of all of the Toscanini’s recordings in Philadelphia, and from the article dedicated to this box set by Harris Goldsmith and published in January 1977 (High Fidelity).
That it was possible to obtain a final result able to restore the genius of these interpretations is, as we are told, almost a miracle.
According to Harris Goldsmith (High Fidelity January 1977 pages 103-105): ‘The collaboration with Toscanini perhaps works best in the Schubert symphony. This performance – richly lyrical, flexible in tempo, hairraisingly dramatic (quite different from the two later recordings with the NBC Symphony)- is simply the greatest I have ever heard.’
Arturo Toscanini NBC SO
Brahms Symphony n°4 Op.98
Carnegie Hall – December 22, 1951
Prod: Don Gillis – Eng: George Mathes
Source: Bande / Tape – 38 cm/s / 15 ips
La ‘Quatrième’ de Brahms a toujours réussi à Arturo Toscanini, comme le prouvent les nombreux enregistrements dont on dispose entre les concerts des 3 & 5 mai 1935 au Queen’s Hall de Londres avec le BBC SO et celui du 1er Octobre 1952 au Royal Festival Hall de Londres avec le Philharmonia Orchestra.
Entre temps, nous avons pas moins de six interprétations captées en concert avec le NBC SO (11 février 1939, 10 Janvier 1943, 28 Octobre 1945, 27 Novembre 1948, 26 février 1950 et enfin 22 Décembre 1951 lors d’un concert au profit de l’ ‘Italian Welfare League’), mais aussi un enregistrement fait à Carnegie Hall pour RCA le 3 Décembre 1951*, c’est-à-dire la version ‘officielle’ que connaissent les mélomanes.
Si la préférence des critiques va au concert de 1948 (réédité dans l’Album de 2CD EMI ‘Great Conductors of the 20th Century’ Ref: 7243 5 62939 2 2), il n’en est pas moins vrai que la version inédite du 22 décembre 1951 possède des vertus propres tout à fait convaincantes.
En effet, elle surclasse nettement la version en studio réalisée trois semaines auparavant.
Comme c’est souvent le cas avec Toscanini, l’enregistrement de concert s’avère beaucoup plus libre dans les phrasés avec ici de très beaux passages cantabile, dans la rythmique qui respire plus, ainsi que dans la conduite du discours musical, plus variée. L’inspiration est au rendez-vous!
D’autre part, la prise de son en public à Carnegie Hall (due à George Mathes) est d’un naturel tout à fait remarquable.
*En fait, cette symphonie a été jouée six fois au cours de la tournée de 1950 du NBC SO (14 avril-27 mai), et Toscanini voulait qu’elle fasse partie des enregistrements réalisés début juin, mais ce projet a été annulé au profit de l ‘Ibéria’ de Debussy.
The Brahms ‘Fourth’ has always been a success for Arturo Toscanini, as evidenced by the many recordings available between the concerts of 3 & 5 May 1935 at Queen’s Hall in London with the BBC Symphony Orchestra and the concert of 1 October 1952 at the Royal Festival Hall in London with the Philharmonia Orchestra.
In between, we have no less than six performances recorded in concert with the NBC SO (11 February 1939, 10 January 1943, 28 October 1945, 27 November 1948, 26 February 1950 and finally 22 December 1951 at a concert in aid of the Italian Welfare League) but also a recording made at Carnegie Hall for RCA on 3 December 1951*, i.e. the ‘official’ version known to music lovers.
Although critics rather prefer the 1948 concert (reissued in the EMI 2CD album ‘Great Conductors of the 20th Century’ Ref: 7243 5 62939 2 2), it is nevertheless true that the previously unpublished version of 22 December 1951 has its own convincing virtues.
Indeed, it clearly outperforms the studio version made three weeks earlier.
As is often the case with Toscanini, the concert recording proves to be much freer in the phrasings, here with some very beautiful cantabile passages, in the rhythmic pattern, which breathes more, and in the conduct of the musical discourse, which is more varied. The inspiration is here!
On the other hand, the live recording at Carnegie Hall (by George Mathes) is remarkably natural.
*In fact, this symphony was played six times during the NBC SO 1950 tour (14 April-27 May), and Toscanini wanted it to be included in the recordings made in early June, but this project was cancelled in favour of Debussy’s ‘Ibéria’.
Arturo Toscanini – NBC Symphony Orchestra
Beethoven Symphony n°6 Op.68
Carnegie Hall – March 7, 1954 Source: Bande / Tape 19 cm/s / 7.5 ips
Les deux dernières saisons (1952-1953 et 1953-1954) de Toscanini à la tête du NBC SO ont apporté deux modifications significatives.
Tout d’abord, le remplacement de Mischa Mischakoff par Daniel Guilet, membre de l’orchestre depuis 1944, en tant que Concertmaster a ouvert de nouvelles perspectives. Guilet était un musicien d’envergure, spécialiste de musique de chambre (Quatuor Calvet, Guilet Quartet) et il sera d’ailleurs peu après (en 1955) un des fondateurs du Beaux Arts Trio.
La deuxième modification était l’amélioration des techniques d’enregistrement chez RCA, avec le recours à moins de microphones (début 1953, la 9ème de Dvorak, la 9ème de Schubert et les Tableaux d’une Exposition de Moussorgski ont été enregistrés à Carnegie Hall avec un seul microphone). Les deux derniers concerts, le 21 mars et le 4 avril 1954, ont même été captés en stéréo expérimentale.
Début octobre 1953, le programme de la saison à venir a été annoncé et Toscanini a fait savoir depuis l’Italie que ce sera pour lui la dernière:
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NBC Chimes – October 1953
Très vite, RCA a adapté sa stratégie et le programme publié a été complètement revu pour utiliser uniquement les prises de son réalisées lors des répétitions et des concerts pour produire des enregistrements commerciaux qui manquaient à sa discographie, et ce d’autant plus que Toscanini, on le sait, n’a pas pu diriger les deux premiers programmes (8 et 15 novembre) pour lesquels il a été remplacé par Pierre Monteux, et que pour celui du 28 mars, il a invité Charles Munch à le remplacer. Les concerts annoncés initialement pour le samedi à 18h30 ont été reprogrammés le dimanche à la même heure, juste après la retransmission (14h30) du concert dominical du New York Philharmonic.
Programme initial du concert du 8 Novembre / Initial Program of the November 8 concert
Il a donc dirigé 11 concerts dont 8 ont servi en tout ou partie pour des enregistrements commerciaux (dans la liste ci-dessous, les œuvres ayant fait l’objet à cette occasion d’un enregistrement commercial sont soulignées). Si on met à part les deux derniers concerts qui sont notoirement très inférieurs au reste de la saison, il reste un joyau inédit, c’est la ‘Pastorale’ du 7 mars 1954, une grand réussite, fort bien captée, dans laquelle Toscanini se montre étonnamment détendu, voir euphorique, ou plus précisément ‘heiter’ comme Beethoven le préconise pour le premier mouvement.
Ce jour là, Cantelli dirigeait le NYPO et les deux chefs se sont retrouvés en concurrence radiophonique!
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22 Nov. 1953: Brahms: Tragic Overture Op.81; Strauss: Don Quixote (Frank Miller, cello – Carlton Cooley, viola)
29 Nov. 1953: Wagner: Tannhäuser Prelude Act III; Berlioz: Harold en Italie Op.16 (Carlton Cooley, viola)
6 Dec. 1953: Beethoven ; Coriolan Ouv.; Symphony n°3 Op.55
13 Dec. 1953: Moussorgsky: Khovantschina Prelude; Franck: les Eolides; Weber: Invitation à la Valse Op.65; Mendelssohn: Symphony n°5 Op.107 ‘Reformation’
17 & 24 Jan. 1954: Verdi: Un Ballo in Maschera (Pierce, Merrill, Nelli, Turner, Haskins, Moscona, Scott)
28 Feb. 1954: Mendelssohn: Symphony n°4 Op.90; Strauss: Don Juan Op.20; Weber: Oberon Ouv.
7 Mar. 1954: Beethoven: Leonore II Op.72b; Symphony n°6 Op.68
14 Mar. 1954: Vivaldi: Concerto grosso Op.3 n°11; Verdi: Te Deum; Boïto: Mefistofele Prologue Robert Shaw Chorale – Nicola Moscona The Columbus Boychoir (Boïto)
21 Mar. 1954: Rossini: Il Barbiere di Siviglia Ouv.; Tchaïkovsky: Symphony n¨6 Op. 74
4 Apr. 1954: Wagner Lohengrin: Prelude; Siegfried: Waldbeben; Götterdämmerung: Dämmerrung und Siegfrieds Rheinfahrt; Tannhäuser: Ouverture & Bacchanale; Meistersinger: Prelude
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Toscanini’s last two seasons (1952-1953 and 1953-1954) as Music Director of the NBC SO have brought two main changes.
Firstly, the replacement of Mischa Mischakoff by Daniel Guilet, member of the orchestra since 1944, as Concertmaster has opened up new perspectives. Guilet was a great musician, and his speciality was chamber music (Quatuor Calvet, Guilet Quartet) and he was soon to be (in 1955) one of the founding members of the Beaux Arts Trio.
The second change was an improvement in RCA recording techniques, with less microphones (at the beginning of 1953, Dvorak’s 9th, Schubert’s 9th and Mussorgsky’s Pictures at an Exhibition were recorded in Carnegie Hall with a single microphone). The last two concerts of 21 March and of 4 April 1954 were even recorded in experimental Stereo.
At the beginning of October 1953, the program for the season to come was announced and Toscanini, from Italy, let it be known that for him, it would be the last.
Very quickly, RCA adapted its strategy and the published program was thoroughly reconsidered to use only recorded material from the rehearsals and from the concerts to produce commercial recordings that were missing in his discography and all the more so, since Toscanini, as we know, was not able to conduct the first two programs (8 and 15 November) for which he was replaced by Monteux. and for the one of 28 March, he invited Charles Munch as a substitute. The concerts, initially scheduled on Saturdays at 6.30pm were moved on Sundays at the same hour, shortly after the Sunday broadcast (2.30pm) of the New York Philharmonic.
He thus conducted 11 concerts, 8 of which were used at least partly to make commercial recordings (in the above list, the works that led to commercial recordings that season are underlined). If we set aside the last two concerts that were notoriously very inferior to the others from this season, there remains an unpublished jewel, namely the ‘Pastorale’ of 7 March 1954, a great performance, and very well recorded, in which Toscanini is astonishly relaxed, even euphoric, or better said ‘heiter’ as Beethoven requests for the first movement.
That very day, Cantelli conducted the NYPO and both conductors had competing broadcasts!
Arturo Toscanini – NBC SO
Enregistré à Carnegie Hall le 2 février 1953
Bande BC-7 (19cm/s 2 pistes) publiée en 1954
Presque 60 ans après la création de cette œuvre les 15 & 16 décembre 1893 sous la direction d’Anton Seidl (1850-1898) dans cette même salle alors dénommée « Music Hall 7th Avenue and 57th Street » avant de devenir le célèbre « Carnegie Hall », Toscanini, qui a dirigé l’oeuvre dès 1898, nous en laisse un témoignage qui reste un fleuron de ses dernières saisons à la tête du NBC Symphony Orchestra.
A partir de 1952, RCA a modifié sa technique d’enregistrement, du moins en ce qui concerne Toscanini. La captation a été réalisée avec un seul microphone positionné environ 5 mètres au dessus du chef, la même technique que celle déployée à l’époque par d’autres firmes telles que Mercury ou Westminster. Il en résulte une perspective sonore et une dynamique naturelles que l’on n’avait pas l’habitude d’entendre dans ses disques et qui sont magnifiées par l’édition sur bande (19 cm/s, 2 pistes), laquelle surclasse les publications en microsillon et en CD, en restituant des subtilités de phrasé et de rythme que l’on pensait n’exister que dans l’enregistrement du concert du 31 janvier précédant cet enregistrement.
Extrait du texte de présentation du 33t. LM-1778
Nearly 60 years after the work was premiered on December 15 & 16 1893 under the direction of Anton Seidl (1850-1898) in the same Hall then called « Music Hall 7th Avenue and 57th Street » before it came universally known as the « Carnegie Hall », Toscanini, who performed the work as early as 1898, gives us a testimony which remains one of the main highlights of his last seasons with the NBC Symphony Orchestra.
As of 1952, RCA changed its recording technique, at least as far as Toscanini was concerned. This recording was made with a single microphone placed approximately 16 feet above the conductor’s head, namely the same technique as implemented then by companies like Mercury or Westminster. This accounts for a natural sound perspective and natural dynamics seldom heard before in his recordings and that are enhanced by the tape issue (7.5 ips; 2 tracks), which outdoes the LPs and CDs, unveiling subtilities of phrasing and of rhythm that were believed to exist only in the recording of the concert given shortly before on January 31.
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Je vous présente mes Meilleurs Vœux pour l’Année 2021 avec pour souhait que les concerts n’aient plus lieu devant des salles vides, mais aussi que, si on porte des masques, ce soient uniquement des masques vénitiens.
Pour l’inaugurer, voici un récapitulatif de l’Intégrale des Symphonies de Beethoven postée en novembre et décembre de l’année écoulée.
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Avec cinq chefs d’orchestres différents et cinq orchestres différents, cette intégrale « balaye » le deuxième quart du siècle dernier, et propose de grandes versions peu disponibles, ou alors dans des conditions techniques peu satisfaisantes eu égard à la qualité des originaux.
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A tout seigneur, tout honneur: Toscanini et l’orchestre de la BBC dans des enregistrements des symphonies n° 1, 4, 6 et 7 réalisés entre 1935 et 1939:
https://concertsarchiveshd.fr/toscanini-bbc-so-i-beethoven-symphonies-n7-4/
https://concertsarchiveshd.fr/toscanini-bbc-so-ii-beethoven-symphonies-n1-6/
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Au cours de son unique visite à Vienne de l’après-guerre, en octobre 1950, Fritz Busch a enregistré les symphonies n° 3 et 8 dans d’excellentes conditions musicales et techniques (de gauche à droite sur la photo: Fritz Busch, Marcel Prawy, et l’ingénieur du son le Dr. Hans Sachs):
https://concertsarchiveshd.fr/fritz-busch-dirige-beethoven-symphonies-n-3-et-8/
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La deuxième symphonie était la préférée de Sir Thomas Beecham. Son enregistrement de 1936 avec le « London Philharmonic » est particulièrement réussi:
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Felix Weingartner a longtemps été considéré comme l’interprète de référence des symphonies de Beethoven. Son premier enregistrement de la « Neuvième »avec le London Symphony Orchestra, qui date de 1926, est musicalement très supérieur à sa version viennoise de 1935 qui a été souvent rééditée:
https://concertsarchiveshd.fr/weingartner-beethoven-symphonie-n-9-1926/
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Finis coronat opus. Pour terminer ce cycle, quoi de mieux en effet que la Cinquième symphonie dans cette interprétation exceptionnelle de Wilhelm Furtwängler avec les Wiener Philharmoniker lors d’un concert public à Copenhague en 1950, avec une qualité sonore qui lui rend enfin justice?