Étiquette : Guido Cantelli
Cantelli – III – Verdi Requiem
Concert du 18 décembre 1954 au Boston Symphony Hall
Source: Bande/Tape 19 cm/s / 7.5 ips
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En hommage à Lorna Cooke de Varon à l’occasion du centenaire de sa naissance.
Programme du Boston Symphony Orchestra
En décembre 1954, Guido Cantelli revient à Boston1 où il dirige pour la première fois de sa carrière le Requiem de Verdi2. Après une répétition publique le 16, il le donnera à quatre reprises dans le cadre des concerts d’abonnement les 17, 18, 19 et 21. Deux d’entre eux (les 18 et 21 décembre) ont été retransmis par la Radio.
C’est aussi une première à la fois pour l’orchestre et le chœur. En effet, et cela surprend, le BSO n’avait jamais joué cette œuvre à Boston, et s’il l’avait déjà donnée, ce n’était qu’à une seule reprise, au cours d’une tournée, lors d’un concert sous la direction de Nikisch au Old City Hall de Pittsburgh le 1er mai …. 1891.
Lorna Cooke de Varon (17 janvier 1921 – 6 octobre 2018) a dirigé pendant plus de 40 ans, de 1947 à 1988, le New England Conservatory Choral Department. Elle est particulièrement renommée pour son activité avec le New England Conservatory Chorus, dont le très haut niveau se situe dans le droit fil de l’enseignement de son professeur Robert Shaw.
Le chœur, l’orchestre ainsi que L. Cooke de Varon et G. Cantelli qui ont respectivement 33 et 34 ans donnent donc l’œuvre pour la toute première fois, un vrai défi.
Les solistes ont été choisis dans la lignée de Toscanini. Herva Nelli (1909-1994) et Nicola Moscona (1907-1975), habitués de ses concerts, ont d’ailleurs chanté l’œuvre sous sa direction. Avec Toscanini, Eugene Conley (1908-1981) a chanté la Missa Solemnis de Beethoven et Claramae Turner (1920-2013), le rôle d’Ulrica de Ballo in Maschera.
Dans un article intitulé « In Memory of Guido Cantelli » (janvier 1968), le critique B.H. Haggin écrivait que l’enregistrement du concert de Boston était pour lui la seule version qui soit du niveau de Toscanini.
Après le succès triomphal de ces concerts (écoutez la « désannonce » à la fin: « We wish you could have been here with us to see as well as hear these ovations, literally ovations, for this performance of the Requiem Mass by Giuseppe Verdi…« ), il est étonnant que Cantelli n’ait pas été de nouveau invité à diriger l’orchestre. Toutefois, son nom a très vite circulé comme un possible successeur de Munch.
Avec trois autres concerts données les 24, 25 et 28 décembre (Vivaldi Concerto Grosso Op.3 n°11, Brahms Symphonie n°3, Respighi Fontane di Roma et Pini di Roma), se terminera sa collaboration avec le BSO.
1 Il est venu pour la première fois à Boston pour diriger une série de concerts entre le 30 janvier et le17 février 1953 avec notamment la 93ème symphonie de Haydn, la 4ème de Schumann, les Tableaux d’une Exposition de Moussorgski, la 5ème de Tchaïkovski, Jeu de Cartes de Stravinsky, ainsi que deux ouvertures de Rossini (Sémiramis et La gazza ladra). Il y eut ensuite trois concerts les 26, 27 et 28 mars 1954 avec la Musique pour cordes, percussions et célesta de Bartók et la 1re de Brahms.
2 Cantelli dirigera ensuite le Requiem de Verdi à New-York (3, 4 et 6 février 1955 avec Herva Nelli, Claramae Turner, Richard Tucker, Jerome Hines, Westminster Choir, NYPO) et à Londres (1 et 6 juillet 1956 avec Elisabeth Schwarzkopf, Ebe Stignani, Ferrucio Tagliavini, Giuseppe Modesti, Croydon Philharmonic Choir, Philharmonia Orchestra). Il devait le donner à Turin le 31 mai 1957 avec l’orchestre de la RAI-Torino. Il sera remplacé par Mario Rossi et le concert sera dédié à sa mémoire.
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Cantelli – II – Haydn & Mozart
Haydn Symphonies n° 88 (Carnegie Hall NBC SO Dec 20, 1952)
et n°93 (Boston Symphony Hall BSO Jan, 31, 1953)
Mozart Symphonie n°29 K 201 (Carnegie Hall NBC SO Dec 13, 1952)
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Guido Cantelli (1920-1956) n’a pas beaucoup joué Haydn, et son répertoire est resté limité à quelques symphonies, à savoir les n° 88, 93 et 94. Il a aussi dirigé une fois avec le NYPO (29 janvier 1955) le concerto pour violoncelle en ré majeur avec Lazlo Varga.
Il tenait particulièrement à la 93ème qu’il a donnée avec presque tous les orchestres qu’il a connus: NYPO, NBC SO, BSO, Pittsburgh SO, San Francisco SO, Chicago SO, Orch. del Teatro alla Scala, Philharmonia Orch. Il a choisi cette œuvre pour son premier enregistrement (NBC SO 2 mars 1949).
Pour sa première apparition à Boston (30&31 janvier 1953), Cantelli avait placé la symphonie n°93 de Haydn au début de son programme, avant Jeux de Cartes de Stravinsky, l’Ouverture de Sémiramis de Rossini et la 5ème de Tchaïkovski.
La 88ème ouvrait le concert du 20 décembre 1952 avec le NBC SO, avant Jeu de Cartes de Stravinski et le Boléro de Ravel.
La 29ème était la seule symphonie de Mozart qu’il jouait régulièrement. Il a donné la 38ème une fois à Venise (Teatro La Fenice 9 avril 1948). Il a également dirigé le Divertimento K. 287, le Musikalischer Spass K.522, le Requiem K. 626 et aussi deux concerti, avec le NYPO: n°20 K 466 avec Serkin; n° 21 K 467 avec Gieseking. Le n°23 K 488 avec Casadesus et le n°24 K 491 avec Firkusny étaient programmés avec le NYPO pour décembre 1956. C’est Paul Paray qui dirigea le concerto n°23, et Leonard Bernstein, le n°24.
Les seize représentations de Cosi fan Tutte avec la Piccola Scala (Milan et Johannesburg) sont restées mémorables.
La 29ème symphonie ouvrait le programme du 13 décembre 1952 avec le NBC SO, avant la Musique pour cordes percussions et célesta de Bartók.
L’interprétation de ces trois œuvres est jeune et dynamique, et plutôt moderne pour l’époque. Si l’influence de Toscanini reste sensible, elles nous montrent un Cantelli qui s’est émancipé de son mentor.
Elles sont une invitation à un petit voyage musical entre New-York et Boston:
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La Mer: New York Philharmonic
Carnegie Hall 7 mars 1954
Le Martyre de Saint-Sébastien (Fragments symphoniques): NBC SO
Carnegie Hall 20 décembre 1953
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Guido Cantelli (1920-1956) a montré beaucoup d’affinités avec la musique de Debussy et il en a laissé avec le Philharmonia Orchestra des enregistrements discographiques mémorables: Prélude à l’Après-Midi d’un Faune; Nocturnes (Nuages et Fêtes); La Mer; et enfin les fragments symphoniques du Martyre de Saint-Sébastien qui étaient peu joués à l’époque et plutôt considérés comme une œuvre de second ordre. C’est le disque de Cantelli qui a probablement permis à cette œuvre d’être enfin considérée à sa juste valeur.
La Mer:
Si on en croit la liste (incomplète) de ses concerts1, il a donné pour la première fois « La Mer » le 9 août 1953 avec les Wiener Philharmoniker au Festival de Salzbourg. Ensuite, il la présenta avec l’orchestre de la Scala au Festival de Lucerne (29 août), puis à Milan (7 et 9 octobre).
Ensuite, ce fut New York, pour 4 concerts successifs du New-York Philharmonic (4,5,6 et 7 mars 1954), dont le dernier, celui du dimanche a été radiodiffusé et enregistré.
En 1954, il y eut également trois concerts avec le Philharmonia (23 et 24 mai à Londres; 9 septembre à Édimbourg), ainsi que l’enregistrement pour EMI (13 et 14 septembre).
Toutes les exécutions ultérieures ont eu lieu en 1955 avec l’orchestre de la Scala au cours de deux tournées, l’une européenne (26 septembre – 6 octobre), et l’autre en Italie (5 au 16 novembre).
Concernant les concerts avec le NYPO (4-7 mars 1954), la lecture des critiques de l’époque Louis Biancolli (New York World Telegram), Olin Downes (New-York Times), Harriet Johnson (New York Post) et Virgil Thomson (New York Herald Tribune) étonne:
Pour lire ces critiques et connaitre le détail des programmes, cliquer ici:
Elles sont plutôt négatives, mais elles concernent cependant le tout premier concert, celui du jeudi 4, pour lequel le Concertmaster John Corigliano a du être remplacé à la dernière minute par l’Assistant Concertmaster Michael Rosenker. Il est fort probable que l’interprétation donnée lors du quatrième et dernier concert ait été meilleure, car à l’audition , elle compterait plutôt parmi les plus belles jamais enregistrées. Mais la lecture des articles montre que les critiques avaient une conception de l’œuvre très différente de celle du chef.
Le Martyre de Saint-Sébastien (fragments symphoniques):
Les fragments symphoniques du « Martyre » sont entrés beaucoup plus tôt dans son répertoire, à savoir le 15 janvier 1951, lors d’un concert donné au Manhattan Center avec le NBC SO.
Ensuite, en 1953, il y eut deux présentations à New York, les 12,13,14 et 15 mars avec le New York Philharmonic (NYPO), puis le NBC SO (20 décembre).
Avec le Phiharmonia Orchestra, il y eut deux concerts en 1954, le 23 mai à Londres et le 9 septembre à Édimbourg, encadrant les séances d’enregistrement des 4 et 8 juin. Laurence Lewis2 décrit l’émerveillement de tous ceux qui ont assisté à ces séances: pour le violoniste Hans Geiger: « Parmi les plus beaux sons que j’aie jamais entendus. C’était absolument fantastique, à couper le souffle »; et pour Clement Relf, bibliothécaire de l’orchestre: « Je me souviens encore des sons de l’orchestre, qui étaient merveilleux. Il sonnait comme un orgue géant ».
Par contre, l’œuvre n’a pas été inscrite à ses programmes avec l’orchestre de la Scala, mais on notera le concert du 19 septembre 1954, à la Fenice de Venise, avec l’orchestre de la RAI de Rome, la dernière fois qu’il dirige l’œuvre.
Nous disposons de cinq enregistrements, tous différents. Le tableau des minutages, qui donne certes une vision très partielle, est néanmoins éloquent:
NBC SO (15 janv. 1951) (3’18; 5’21; 5’20; 5’37) Testament, Music & Arts
NYPO (15 mars 1953) (3’25; 5’35; 5’30; 5’30) Music & Arts
NBC SO (20 déc. 1953) (3’47; 6’20; 6’20; 6’15) Andromeda
Philharmonia (4/8 juin 1954) (3’43; 6’03; 5’55; 5’40) EMI/Warner
Philharmonia (9 sept. 1954) (3’15; 5’51; 5’16; 5’20) ICA Classics
Après la vision la plus lente et la plus introspective de décembre 1953 (NBC SO), Cantelli est revenu au Festival d’Édimbourg (9 sept. 1954), aux tempi de sa toute première version!
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1,2Laurence Lewis Guido Cantelli Portrait of a Maestro publié par A.S. Barnes & Co. (1981)
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