Étiquette : Lauritz Melchior
Lauritz Melchior & Helen Traubel – Wagner
Lohengrin Act III: Duo « Das süsse Lied verhallt » – « In fernem Land » (Lohengrin)
Tristan und Isolde: Act I « Wie lachend sie mir Lieder singen » (Isolde) – Act II Duo « O sink hernieder »
Eugene Ormandy Hollywood Bowl Symphony Orchestra (Los Angeles Philharmonic)
Hollywood Bowl August 26, 1948
Source: 33t./LP VOCE-94
Hollywood Bowl, inauguré il y a tout juste 100 ans, le 11 juillet 1922, est le tout premier site américain dédié aux grands concerts populaires en plein air, et un des plus grands, avec sa jauge de 17.000 places et sa célèbre conque acoustique à la forme caractéristique, un quart de sphère.
De nombreux programmes y sont donnés tous les étés, notamment dans le cadre de la série « Symphony under the Stars ».
En juillet 1948, Eugene Ormandy a été nommé Directeur Musical du Hollywood Bowl et le 29 juillet, il a inauguré ses nouvelles fonctions avec la Première sur la côte Est des États-Unis de la Huitième de Mahler.
Le mémorable concert Wagner du 26 août nous présente Melchior et Traubel dans une forme vocale absolument remarquable, et montre chez Traubel des qualités expressives représentant son évolution musicale depuis 1941, quand elle a été appelée à assurer au MET les grands rôles de Flagstad rentrée en Europe. Traubel a chanté le rôle d’Isolde pour la première fois de sa carrière le 4 décembre 1942, et elle a chanté le rôle d’Elsa pour la première fois au MET le 20 décembre 1944.
On notera que ce concert est disponible en CD chez Andromeda, à partir d’une source qui comporte les annonces radiophoniques de l’AFRS (Armed Forces Radio Service) et les applaudissements, mais à l’écoute, on constate une très importante compression de dynamique, et aussi un filtrage important du bruit de fond. Au contraire, la source qui a servi pour le disque VOCE, même si elle ne comporte pas d’annonce radio, et si les applaudissements sont tronqués, ne souffre pas de compression de dynamique, ni d’un tel filtrage, et reproduit les voix des deux protagonistes avec leur richesse de timbre, leur ampleur et leur projection.
Les critiques des représentations données dans le cadre du MET avec Melchior et Traubel confirment ce que révèle l’écoute du concert: l’un et l’autre, en cette année 1948, étaient à un sommet vocal et interprétatif, même si la lecture des critiques montre aussi que l’état vocal de Melchior était variable d’une soirée à l’autre.
Concernant la représentation de Tristan und Isolde du 3 janvier 1948 dirigée par Fritz Busch,, le NY Herald Tribune écrivait: « Miss Traubel n’a jamais rendu les exigences de la musique de son rôle avec une réalisation aussi complète de ses facettes émotionnelles toujours changeantes. D’innombrables et souvent envoûtantes subtilités dans les nuances et dans la coloration du timbre illuminaient son rendu du texte, et son vocalisme, notamment dans les passages où sa belle voix de soprano n’était pas utilisée à pleine puissance, était un ravissement pour l’oreille. Elle n’avait jamais exprimé la tendresse d’Isolde de manière si touchante. Son chant lors de cette représentation ne sera pas oublié de sitôt. Le signataire n’a jamais entendu Mr. Melchior restituer le rôle tout aussi ardu de Tristan de manière aussi éloquente. Le ténor était dans une forme exceptionnelle tout au long de l’après-midi, et dans l’ exigeant troisième acte, à la fois son chant et son jeu de scène étaient d’une émotion poignante « .
Au sujet de la représentation de « Die Walküre » du 14 avril 1948 donnée à los Angeles par le MET sous la direction de Fritz Stiedry, le Los Angeles Times écrivait: « Mr. Melchior était dans une voix meilleure qu’on ne l’avait entendu depuis des années. Les sons étaient résonnants et clairs, dépourvus du caractère barytonnant et rauque qui avait parfois déparé leur émission, alors que sa conception du rôle avait toute sa dignité et toute son autorité incomparables« .
Helen Traubel – Elsa
Hollywood Bowl, inaugurated almost one century ago to the day, on July 11, 1922, is the very first US site dedicated to open air concerts, and one of the largest, with a capacity of about 17,000 seats, and its renowned acoustic shell with its caracteristic quarter sphere shape.
Many programs are performed there every summer, among others in the series « Symphony under the Stars ».
In July 1948, Eugene Ormandy was appointed Music Director of Hollywood Bowl and on July 29, he started his tenure with the Premiere of Mahler’s Eighth on the US West Coast.
The memorable Wagner concert of August 26 displays Melchior and Traubel in a truly remarkable vocal condition, and shows in Traubel an expressivity which mirrors her musical evolution since 1941, when she was called to sing at the MET the main parts of Flagstad who went back to Europe. Traubel sung the part of Isolde for the first time in her career on December 4, 1942 and she sang the part of Elsa for the first time at the MET on December 20, 1944.
A recording of this concert is available on CD (Andromeda), from a source that comprises all the Radio announcements by AFRS (Armed Forces Radio Service) and the applause, but when listening, one notices a very important dynamic compression, and also an important use of noise reduction. On the contrary, the source used for the VOCE LP, even if the announcements are missing and the applause truncated, is devoid of dynamic compression and of noise reduction, and the voices of both singers are reproduced with their richness of tone, their volume and their projection.
The reviews of performances given at the MET with Melchior and Traubel confirm what listening to the concert reveals: both, in this year 1948, were at a pinnacle both vocally and interpretatively, even if reading the reviews also shows that Melchior’s vocal condition might vary from one evening to the other.
As to the « Tristan und Isolde » performance of January 3, 1948 under Fritz Busch, the NY Herald Tribune wrote: « Miss Traubel has never delivered the exacting music of her role with such full realization of its ever-shifting emotional facets. Innumerable, often haunting subtleties of nuance and tone color illuminated her treatment of the text, and much of her vocalism, especially in passages where her fine soprano voice was not utilized at full strength, ravishing the ear. Never has she expressed Isolde’s tenderness so affectingly. Her singing on this occasion will not soon be forgotten. Nor has this writer ever heard Mr. Melchior give a more telling account of Tristan’s no less arduous role. The tenor was in exceptionnally good form throughout the afternoon and in the taxing third act both his singing and acting were poignantly moving ».
As to the « Die Walküre » performance of April 14, 1948 given in Los Angeles by the MET under Fritz Stiedry, the Los Angeles Times wrote: « Mr. Melchior was in better voice than we heard him in years. The tones were ringing and clear, with none of the baritonal huskiness that has sometimes marred their production, while his conception of the role had all his incomparable dignity and authority ».
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