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Cantelli – VI – Brahms: Symphonie n°3 Op.90 – 2 Versions

NBC SO Carnegie Hall – 15 December 1951 (Bande/Tape)

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Philharmonia Orchestra – 8, 9, 12, 16 &18 August 1955 (GHLP 1004-Mono)

La Troisième Symphonie est réputée comme étant la Symphonie de Brahms la plus difficile à interpréter. Si des chefs comme Walter ou Furtwängler ont signé des versions considérées comme des références, elle a posé beaucoup de problèmes même à de grands brahmsiens, à commencer par Toscanini qui, dans ses témoignages enregistrés, ne l’a vraiment réussie qu’avec le Philharmonia Orchestra, en concert à Londres au Royal Festival Hall en 1952.

C’était par contre une des grandes interprétations de Guido Cantelli qui en a laissé trois témoignages enregistrés (NBC SO, Boston SO, Philharmonia Orchestra).

L’enregistrement réalisé pour HMV/EMI à Kingsway Hall en 1955 a été capté à la fois en monophonie et en stéréophonie expérimentale. A cet effet , il y avait deux équipes de prises de son. L’enregistrement stéréophonique n’a été publié qu’en 1978, et depuis, c’est cette seule version qui est rééditée. Toutefois, en comparant ces deux captations, on constate qu’avec l’étalement en largeur de l’orchestre procuré par la stéréo, la réverbération de Kingsway Hall tend à diluer les timbres et à lisser les phrasés, alors que la prise de son mono, bénéficiant d’un judicieux placement microphonique qui permet à l’acoustique ample de la salle de porter pleinement le son de l’orchestre, est bien mieux définie: l’interprétation sonne de manière nettement plus vivante, et les timbres et les détails du phrasé sont mieux restitués. Avec la version mono, on est aussi musicalement plus proche de la version enregistrée en concert avec le NBC SO.

Le tableau des minutages ci-dessous montre qu’en studio avec le Philharmonia, et comme c’était en général le cas avec Cantelli, les tempi sont plus larges. Il montre aussi qu’en concert, Cantelli faisait la reprise (environ 3′) dans le premier mouvement, mais que cette reprise est malheureusement omise dans l’enregistrement commercial avec le Philharmonia.

Minutages/Timings:

NBC SO 15 Dec. 1951 (12’23; 7’57; 5’35; 8’06)

Boston SO 25 Dec. 1954 (12’28; 7’58; 5’45; 8’02)

NYPO 20 Jan. 1955 (12’40; 7’45; 5’40; 8’10)

Philharmonia Orch Aug. 1955 (9’57; 8’43; 6’18; 8’25)

[Philharmonia Orch Toscanini 1 Oct 1952 (12’27; 8’31; 6’17; 8’34)]

Cantelli Philharmonia Edinburgh

Among the Brahms Symphonies, the Third Symphony is considered as being the most difficult to perform. If conductors like Walter or Furtwängler have made recordings considered as references, it proved problematic even for great Brahms conductors, and for Toscanini to start with, who in his recorded testimonies was only successful with his 1952 London concert in Royal Festival Hall with the Philharmonia Orchestra.

On the other hand, it was one of the great performances of Guido Cantelli who left three recordings (NBC SO, Boston SO, Philharmonia Orchestra).

The 1955 recording for HMV/EMI in Kingsway Hall was made both in mono and in experimental stereo. For this purpose, there where two recording teams. The stereophonic version was published only in 1978, and since then, is the only one to be re-issued. However a comparison between both reveals that, because of the Kingsway Hall reverberation, the spreading in width of the orchestra brought by stereophony goes with a lower definition of the timbres and a smoothing of the phrasings, whereas the mono version, because of a well chosen microphone placement that allows the warm hall acoustics to bring a full-blooded orchestral sound, has much more definition: the performance sounds much more alive, and the timbres and the details of phrasing are better reproduced. With the mono version, we are also musically closer to the concert performance recorded with the NBC SO.

The timings (see above) show that in studio with the Philharmonia, and as was generally the case with Cantelli, the tempi are broader. They also show that, in live performances, Cantelli made the first movement repeat (about 3′), but that this repeat was omitted in the commercial recording with the Philharmonia.

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Cantelli – V – Ouvertures: Rossini ( Il Signor Bruschino; Cenerentola; Semiramide), Verdi (La Forza del Destino) & Wagner (Faust-Ouvertüre)

Meilleurs Vœux pour 2022 avec/ Best Wishes for 2022 with:

Rossini

Il Signor Bruschino – NYPO Carnegie Hall 29 mars 1953

Cenerentola – NBC SO Carnegie Hall 14 février 1954

Semiramide – BSO Boston Symphony Hall 31 janvier 1953

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Verdi La Forza del Destino NBC SO Carnegie Hall 2 février 1952

Wagner Faust-Ouvertüre NYPO Carnegie Hall 22 mars 1953

Source: Bande/Tape  19 cm/s / 7.5 ips

Voici pour débuter cette année cinq ouvertures interprétées avec trois orchestres (New York Philharmonic; NBC Symphony Orchestra; Boston Symphony Orchestra) pour lesquelles les interprétations de Cantelli se situent dans le droit fil de Toscanini. On notera cependant qu’il y a ici plus de respiration et de souplesse, et que l’enthousiasme y est celui de la jeunesse. Mais Toscanini lui-même ne disait-il pas de Cantelli que c’était lui quand il était jeune?

L’ouverture qu’il a le plus jouée était Semiramide, depuis le Festival d’Edimbourg 1950 (le 6 septembre) avec l’orchestre de la Scala: il en reste un bref extrait de 3’45 filmé en répétition à Usher Hall (pour un extrait d’une minute, cliquer ICI ), jusqu’à son tout dernier concert le 17 novembre 1956 à Novara avec ce même orchestre.

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For the beginning of this New Year, here are five Overtures performed with three orchestras (New York Philharmonic; NBC Symphony Orchestra; Boston Symphony Orchestra) in which Cantelli’s performances are in line with Toscanini’s. There are, it is worth noting, more breathing and flexibility, and the enthusiasm is that of youth. But didn’t Toscanini himself say that Cantelli was like himself when he was young?

The Overture he performed most was Semiramide, since the 1950 Edinburgh Festival (September, 6) with the Scala Orchestra, of which remains a short  filmed 3’45 rehearsal excerpt shot in Usher Hall (click HERE for one minute thereof), until his very last concert on November, 17, 1956 in Novara, with the same orchestra.

Guido Cantelli: NYPO March 29, 1953 – BSO Jan. 30 & 31, 1953 – NYPO March 22, 1953

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Toscanini – III – NBC SO – Dvořák: Symphonie n°9 Op.95

Arturo Toscanini – NBC SO

Enregistré à Carnegie Hall le 2 février 1953

Bande BC-7 (19cm/s 2 pistes) publiée en 1954

Presque 60 ans après la création de cette œuvre les 15 & 16 décembre 1893 sous la direction d’Anton Seidl (1850-1898) dans cette même salle alors dénommée « Music Hall 7th Avenue and 57th Street » avant de devenir le célèbre « Carnegie Hall », Toscanini, qui a dirigé l’oeuvre dès 1898, nous en laisse un témoignage qui reste un fleuron de ses dernières saisons à la tête du NBC Symphony Orchestra.

A partir de 1952, RCA a modifié sa technique d’enregistrement, du moins en ce qui concerne Toscanini. La captation a été réalisée avec un seul microphone positionné environ 5 mètres au dessus du chef, la même technique que celle déployée à l’époque par d’autres firmes telles que Mercury ou Westminster. Il en résulte une perspective sonore et une dynamique naturelles que l’on n’avait pas l’habitude d’entendre dans ses disques et qui sont magnifiées par l’édition sur bande (19 cm/s, 2 pistes), laquelle surclasse les publications en microsillon et en CD, en restituant des subtilités de phrasé et de rythme que l’on pensait n’exister que dans l’enregistrement du concert du 31 janvier précédant cet enregistrement.

Extrait du texte de présentation du 33t. LM-1778

Nearly 60 years after the work was premiered on December 15 & 16 1893 under the direction of Anton Seidl (1850-1898) in the same Hall then called « Music Hall 7th Avenue and 57th Street » before it came universally known as the « Carnegie Hall », Toscanini, who performed the work as early as 1898, gives us a testimony which remains one of the main highlights of his last seasons with the NBC Symphony Orchestra.

As of 1952, RCA changed its recording technique, at least as far as Toscanini was concerned. This recording was made with a single microphone placed approximately 16 feet above the conductor’s head, namely the same technique as implemented then by companies like Mercury or Westminster. This accounts for a natural sound perspective and natural dynamics seldom heard before in his recordings and that are enhanced by the tape issue (7.5 ips; 2 tracks), which outdoes the LPs and CDs, unveiling subtilities of phrasing and of rhythm that were believed to exist only in the recording of the concert given shortly before on January 31.

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Cantelli – II – Haydn & Mozart

Haydn Symphonies n° 88 (Carnegie Hall NBC SO Dec 20, 1952)

et n°93 (Boston Symphony Hall BSO Jan, 31, 1953)

Mozart Symphonie n°29 K 201 (Carnegie Hall NBC SO Dec 13, 1952)

Source: Bande/Tape  19 cm/s / 7.5 ips

English translation (downloadable pdf file): click here

Guido Cantelli (1920-1956) n’a pas beaucoup joué Haydn, et son répertoire est resté limité à quelques symphonies, à savoir les n° 88, 93 et 94. Il a aussi dirigé une fois avec le NYPO (29 janvier 1955) le concerto pour violoncelle en ré majeur avec Lazlo Varga.

Il tenait particulièrement à la 93ème qu’il a donnée avec presque tous les orchestres qu’il a connus: NYPO, NBC SO, BSO, Pittsburgh SO, San Francisco SO, Chicago SO, Orch. del Teatro alla Scala, Philharmonia Orch. Il a choisi cette œuvre pour son premier enregistrement (NBC SO 2 mars 1949).

Pour sa première apparition à Boston (30&31 janvier 1953), Cantelli avait placé la symphonie n°93 de Haydn au début de son programme, avant Jeux de Cartes de Stravinsky, l’Ouverture de Sémiramis de Rossini et la 5ème de Tchaïkovski.

La 88ème ouvrait le concert du 20 décembre 1952 avec le NBC SO, avant Jeu de Cartes de Stravinski et le Boléro de Ravel.

La 29ème était la seule symphonie de Mozart qu’il jouait régulièrement. Il a donné la 38ème une fois à Venise (Teatro La Fenice 9 avril 1948). Il a également dirigé  le Divertimento K. 287, le Musikalischer Spass K.522, le Requiem K. 626 et aussi deux concerti, avec le NYPO: n°20 K 466 avec Serkin; n° 21 K 467 avec Gieseking. Le n°23 K 488 avec Casadesus et le n°24 K 491 avec Firkusny étaient programmés avec le NYPO pour décembre 1956. C’est Paul Paray qui dirigea le concerto n°23, et Leonard Bernstein, le n°24.

Les seize représentations de Cosi fan Tutte avec la Piccola Scala (Milan et Johannesburg) sont restées mémorables.

La 29ème symphonie ouvrait le programme du 13 décembre 1952 avec le NBC SO, avant la Musique pour cordes percussions et célesta de Bartók.

L’interprétation de ces trois œuvres est jeune et dynamique, et plutôt moderne pour l’époque. Si l’influence de Toscanini reste sensible, elles nous montrent un Cantelli qui s’est émancipé de son mentor.

Elles sont une invitation à un petit voyage musical entre New-York et Boston:

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Cantelli – I – Debussy: La Mer – Le Martyre de Saint-Sébastien (fragments symphoniques)

La Mer: New York Philharmonic

Carnegie Hall 7 mars 1954

Le Martyre de Saint-Sébastien (Fragments symphoniques): NBC SO

Carnegie Hall 20 décembre 1953

Source: Bande/Tape  19 cm/s / 7.5 ips

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English translation (downloadable pdf file): click here

Guido Cantelli (1920-1956) a montré beaucoup d’affinités avec la musique de Debussy et il en a laissé avec le Philharmonia Orchestra des enregistrements discographiques mémorables: Prélude à l’Après-Midi d’un Faune; Nocturnes (Nuages et Fêtes); La Mer; et enfin les fragments symphoniques du Martyre de Saint-Sébastien qui étaient peu joués à l’époque et plutôt considérés comme une œuvre de second ordre. C’est le disque de Cantelli qui a probablement permis à cette œuvre d’être enfin considérée à sa juste valeur.

La Mer:

Si on en croit la liste (incomplète) de ses concerts1, il a donné pour la première fois « La Mer » le 9 août 1953 avec les Wiener Philharmoniker au Festival de Salzbourg. Ensuite, il la présenta avec l’orchestre de la Scala au Festival de Lucerne (29 août), puis à Milan (7 et 9 octobre).

Ensuite, ce fut New York, pour 4 concerts successifs du New-York Philharmonic (4,5,6 et 7 mars 1954), dont le dernier, celui du dimanche a été radiodiffusé et enregistré.

En 1954, il y eut également trois concerts avec le Philharmonia (23 et 24 mai à Londres; 9 septembre à Édimbourg), ainsi que l’enregistrement pour EMI (13 et 14 septembre).

Toutes les exécutions ultérieures ont eu lieu en 1955 avec l’orchestre de la Scala au cours de deux tournées, l’une européenne (26 septembre – 6 octobre), et l’autre en Italie (5 au 16 novembre).

Concernant les concerts avec le NYPO (4-7 mars 1954), la lecture des critiques de l’époque Louis Biancolli (New York World Telegram), Olin Downes (New-York Times), Harriet Johnson (New York Post) et Virgil Thomson (New York Herald Tribune) étonne:

Pour lire ces critiques et connaitre le détail des programmes, cliquer ici:

Elles sont plutôt négatives, mais elles concernent cependant le tout premier concert, celui du jeudi 4, pour lequel le Concertmaster John Corigliano a du être remplacé à la dernière minute par l’Assistant Concertmaster Michael Rosenker. Il est fort probable que l’interprétation donnée lors du quatrième et dernier concert ait été meilleure, car à l’audition , elle compterait plutôt parmi les plus belles jamais enregistrées. Mais la lecture des articles montre que les critiques avaient une conception de l’œuvre très différente de celle du chef.

Le Martyre de Saint-Sébastien (fragments symphoniques):

Les fragments symphoniques du « Martyre » sont entrés beaucoup plus tôt dans son répertoire, à savoir le 15 janvier 1951, lors d’un concert donné au Manhattan Center avec le NBC SO.

Ensuite, en 1953, il y eut deux présentations à New York, les 12,13,14 et 15 mars avec le New York Philharmonic (NYPO), puis le NBC SO (20 décembre).

Avec le Phiharmonia Orchestra, il y eut deux concerts en 1954, le 23 mai à Londres et le 9 septembre à Édimbourg, encadrant les séances d’enregistrement des 4 et 8 juin. Laurence Lewis2 décrit l’émerveillement de tous ceux qui ont assisté à ces séances: pour le violoniste Hans Geiger: « Parmi les plus beaux sons que j’aie jamais entendus. C’était absolument fantastique, à couper le souffle »; et pour Clement Relf, bibliothécaire de l’orchestre: « Je me souviens encore des sons de l’orchestre, qui étaient merveilleux. Il sonnait comme un orgue géant ».

Par contre, l’œuvre n’a pas été inscrite à ses programmes avec l’orchestre de la Scala, mais on notera le concert du 19 septembre 1954, à la Fenice de Venise, avec l’orchestre de la RAI de Rome, la dernière fois qu’il dirige l’œuvre.

Nous disposons de cinq enregistrements, tous différents. Le tableau des minutages, qui donne certes une vision très partielle, est néanmoins éloquent:

NBC SO (15 janv. 1951) (3’18; 5’21; 5’20; 5’37) Testament, Music & Arts

NYPO (15 mars 1953) (3’25; 5’35; 5’30; 5’30) Music & Arts

NBC SO (20 déc. 1953) (3’47; 6’20; 6’20; 6’15) Andromeda

Philharmonia (4/8 juin 1954) (3’43; 6’03; 5’55; 5’40) EMI/Warner

Philharmonia (9 sept. 1954) (3’15; 5’51; 5’16; 5’20) ICA Classics

Après la vision la plus lente et la plus introspective de décembre 1953 (NBC SO), Cantelli est revenu au Festival d’Édimbourg (9 sept. 1954), aux tempi de sa toute première version!

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1,2Laurence Lewis Guido Cantelli Portrait of a Maestro publié par A.S. Barnes & Co. (1981)

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