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Mitropoulos – II – Tchaïkovsky Symphonie n°6 Op.74 – NYPO

Enregistré à Brooklyn (St-George Hotel Ballroom) le 11 novembre 1957

Prise de son stéréophonique: Fred Plaut & Stan Tonkel

Source: Bande/Tape  19 cm/s / 7.5 ips LMB 19

Cet enregistrement a été réalisé au cours d’une journée « marathon » au cours de laquelle, outre cette Symphonie, ont été enregistrés l’Hymne Américain (non publié), de larges extraits (45′) du ballet Roméo et Juliette de Prokofiev, la Marche Slave de Tchaïkovsky et « Une Nuit sur le Mont Chauve » de Moussorgsky, soit en tout environ 100 minutes de musique.

La Symphonie de Tchaïkovsky avait été donnée en concert par Mitropoulos le 12 octobre (étonnamment sa seule exécution de cette œuvre avec le NYPO), et les extraits du ballet de Prokofiev les 31 octobre et 1er novembre, une partie seulement d’entre eux étant repris lors du concert radiodiffusé du dimanche, le 3 novembre.

Cette journée d’enregistrements du lundi 11 novembre était inconfortablement située entre deux semaines de concerts dirigés par André Cluytens les jeudi 7, vendredi 8, samedi 9 et dimanche 10 novembre d’une part , et les jeudi 14, vendredi 15, samedi 16 et dimanche 17 novembre d’autre part avec des programmes complètement différents. Etant donné qu’il y a eu chaque semaine « comme c’était l’usage » (lettre du NYPO à Cluytens en date du 4 décembre 1956) quatre ou cinq répétitions (deux le mardi, une le mercredi, une le jeudi et « si nécessaire » une le samedi) pour préparer les concerts, on imagine aisément la charge de travail que ceci représentait pour l’orchestre, le lundi étant sa seule journée de repos.

Si les critiques américains n’ont pas manqué de louer la qualité exceptionnelle de la prise de son, en particulier pour la version sur bande (2 pistes 19 cm/s ref LMB 19), ils ont par contre été déroutés par l’interprétation dont l’incroyable tension et les couleurs orchestrales ne correspondait pas à leur conception, probablement influencée par le romantisme allemand, qui réclamait plus de « pathos », à une époque où des interprètes tels que Mravinsky n’étaient pas encore la référence.

Autrement dit, Mitropoulos était en avance sur son temps.

Peut-être aussi cette tension reflétait-elle la période difficile que traversait Mitropoulos, contraint de partager pour la saison 1957-1958 la direction de l’orchestre avec Leonard Bernstein. Il démissionnera juste après, la nouvelle étant annoncée par la presse le 20 novembre.

This recording was made during a one-day « marathon » during which, apart from this Symphony, were recorded « The Star Spangled Banner » (still unpublished), a large selection (45′) from Prokofiev’s Ballet Roméo and Juliet, the « Marche Slave » by Tchaïkovsky and « Night on Bald Mountain » by Moussorgsky, all in all about 100 minutes of music.

The Tchaïkovsky Symphony had been performed by Mitropoulos at the October 12 concert (astonishingly his only public performance of this work with the NYPO), and the excerpts from Prokofiev’s Ballet on October 31 and November 1st, only a part thereof being played at the Sunday broadcast of November 3.

But this recording day of Monday November 11 was squeezed between two weeks of November concerts conducted by André Cluytens on Thursday 7, Friday 8, Saturday 9 and Sunday 10 on the one hand, and on Thursday 14, Friday 15, Saturday 16 and Sunday 17 on the other hand with entirely different programs. Since there were each week as « customary » (letter from NYPO to Cluytens, dated December 4, 1956) four or five rehearsals (two on Tuesday, one on Wednesday, one on Thursday, and « whenever necessary » one on Saturday) to prepare the concerts, one can easily imagine the gruelling schedule this meant for the orchestra for which Monday was the only day-off.

The US critics did not fail to recognize the exceptionnal quality of the recording, especially in the reel-to-reel tape version (2 tracks 7.5 ips ref LMB 19). They seemed however to have been puzzled by the performance of which the incredible tension and the orchestral colours did not meet with their idea of the work, maybe out of the influence of German romanticism, that needed more « pathos », at a period when performers like Mravinsky were not yet a reference.

In other words, Mitropoulos was ahead of his time.

Maybe said tension reflected the difficult period Mitropoulos was going through, obliged as he was to share for the 1957-1958 season the leadership of the orchestra with Leonard Bernstein. He resigned shortly afterwards, and the news was announced in the press on November 20.

St. George Hotel Ballroom

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Cantelli – I – Debussy: La Mer – Le Martyre de Saint-Sébastien (fragments symphoniques)

La Mer: New York Philharmonic

Carnegie Hall 7 mars 1954

Le Martyre de Saint-Sébastien (Fragments symphoniques): NBC SO

Carnegie Hall 20 décembre 1953

Source: Bande/Tape  19 cm/s / 7.5 ips

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English translation (downloadable pdf file): click here

Guido Cantelli (1920-1956) a montré beaucoup d’affinités avec la musique de Debussy et il en a laissé avec le Philharmonia Orchestra des enregistrements discographiques mémorables: Prélude à l’Après-Midi d’un Faune; Nocturnes (Nuages et Fêtes); La Mer; et enfin les fragments symphoniques du Martyre de Saint-Sébastien qui étaient peu joués à l’époque et plutôt considérés comme une œuvre de second ordre. C’est le disque de Cantelli qui a probablement permis à cette œuvre d’être enfin considérée à sa juste valeur.

La Mer:

Si on en croit la liste (incomplète) de ses concerts1, il a donné pour la première fois « La Mer » le 9 août 1953 avec les Wiener Philharmoniker au Festival de Salzbourg. Ensuite, il la présenta avec l’orchestre de la Scala au Festival de Lucerne (29 août), puis à Milan (7 et 9 octobre).

Ensuite, ce fut New York, pour 4 concerts successifs du New-York Philharmonic (4,5,6 et 7 mars 1954), dont le dernier, celui du dimanche a été radiodiffusé et enregistré.

En 1954, il y eut également trois concerts avec le Philharmonia (23 et 24 mai à Londres; 9 septembre à Édimbourg), ainsi que l’enregistrement pour EMI (13 et 14 septembre).

Toutes les exécutions ultérieures ont eu lieu en 1955 avec l’orchestre de la Scala au cours de deux tournées, l’une européenne (26 septembre – 6 octobre), et l’autre en Italie (5 au 16 novembre).

Concernant les concerts avec le NYPO (4-7 mars 1954), la lecture des critiques de l’époque Louis Biancolli (New York World Telegram), Olin Downes (New-York Times), Harriet Johnson (New York Post) et Virgil Thomson (New York Herald Tribune) étonne:

Pour lire ces critiques et connaitre le détail des programmes, cliquer ici:

Elles sont plutôt négatives, mais elles concernent cependant le tout premier concert, celui du jeudi 4, pour lequel le Concertmaster John Corigliano a du être remplacé à la dernière minute par l’Assistant Concertmaster Michael Rosenker. Il est fort probable que l’interprétation donnée lors du quatrième et dernier concert ait été meilleure, car à l’audition , elle compterait plutôt parmi les plus belles jamais enregistrées. Mais la lecture des articles montre que les critiques avaient une conception de l’œuvre très différente de celle du chef.

Le Martyre de Saint-Sébastien (fragments symphoniques):

Les fragments symphoniques du « Martyre » sont entrés beaucoup plus tôt dans son répertoire, à savoir le 15 janvier 1951, lors d’un concert donné au Manhattan Center avec le NBC SO.

Ensuite, en 1953, il y eut deux présentations à New York, les 12,13,14 et 15 mars avec le New York Philharmonic (NYPO), puis le NBC SO (20 décembre).

Avec le Phiharmonia Orchestra, il y eut deux concerts en 1954, le 23 mai à Londres et le 9 septembre à Édimbourg, encadrant les séances d’enregistrement des 4 et 8 juin. Laurence Lewis2 décrit l’émerveillement de tous ceux qui ont assisté à ces séances: pour le violoniste Hans Geiger: « Parmi les plus beaux sons que j’aie jamais entendus. C’était absolument fantastique, à couper le souffle »; et pour Clement Relf, bibliothécaire de l’orchestre: « Je me souviens encore des sons de l’orchestre, qui étaient merveilleux. Il sonnait comme un orgue géant ».

Par contre, l’œuvre n’a pas été inscrite à ses programmes avec l’orchestre de la Scala, mais on notera le concert du 19 septembre 1954, à la Fenice de Venise, avec l’orchestre de la RAI de Rome, la dernière fois qu’il dirige l’œuvre.

Nous disposons de cinq enregistrements, tous différents. Le tableau des minutages, qui donne certes une vision très partielle, est néanmoins éloquent:

NBC SO (15 janv. 1951) (3’18; 5’21; 5’20; 5’37) Testament, Music & Arts

NYPO (15 mars 1953) (3’25; 5’35; 5’30; 5’30) Music & Arts

NBC SO (20 déc. 1953) (3’47; 6’20; 6’20; 6’15) Andromeda

Philharmonia (4/8 juin 1954) (3’43; 6’03; 5’55; 5’40) EMI/Warner

Philharmonia (9 sept. 1954) (3’15; 5’51; 5’16; 5’20) ICA Classics

Après la vision la plus lente et la plus introspective de décembre 1953 (NBC SO), Cantelli est revenu au Festival d’Édimbourg (9 sept. 1954), aux tempi de sa toute première version!

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1,2Laurence Lewis Guido Cantelli Portrait of a Maestro publié par A.S. Barnes & Co. (1981)

Les liens de téléchargement sont dans le premier commentaire. The download links are in the first comment.