Étiquette : Verdi
Kipnis – Mozart Verdi Wagner 1916-1937
Alexander Kipnis: Airs d’Opéra /Opera Arias
Source 33t/LP: Pearl GEMM 277/8
Le Nozze di Figaro: Kipnis (Figaro)
Die Zauberflöte: Kipnis (Sarastro) 1937: Salzburger Festspiele (avec/with Jarmila Novotna)
Die Zauberflöte: Kipnis (Sarastro) 1937: Salzburger Festspiele (avec/with Jarmila Novotna) – Wiener Staatsoper
Don Carlos: Kipnis (Philipp II): Berlin (1931) – Wiener Staatsoper (1937)
Tristan und Isolde: Kipnis (König Marke)
En 1984, la firme Pearl a publié un Album de deux disques 33 tours (GEMM 277/8) consacré à Alexander Kipnis (1891-1978). Le producteur était le fils du chanteur, le claveciniste Igor Kipnis, et il a fait appel aux services de la ‘Yale Collection of Historical Sound Recordings’. La sélection d’enregistrements effectués entre 1916 (au moment où Kipnis avait été engagé par l’opéra de Hambourg), et 1937 (juste avant ses dernières apparitions en Autriche), nous montre d’une part, qu’en 1916, la voix possédait déjà l’essentiel de ses qualités, et d’autre part, qu’elle a toujours été extrêmement phonogénique, au point que même les enregistrements les plus anciens restituent son timbre et ses nuances d’interprétation. Il faut dire que le soin apporté aux reports y a certainement sa part.
La présente sélection d’airs d’opéras montre tout d’abord Kipnis dans trois rôles de Mozart qu’il chante en allemand, à savoir Bartolo avec l’air ‘la Vendetta’, Figaro avec l’air ‘Aprite un po’, et enfin Sarastro, dont les deux airs sont donnés dans l’enregistrement public du Festival de Salzburg 1937 sous la direction de Toscanini. L’air ‘In diesen heil’gen Hallen’ bénéficie également d’une version enregistrée aux États-Unis en 1929 sous la direction de Robert Hood Bowers. Ce ‘doublon’, au tempo plus modéré, permet de mieux rendre compte de l’interprétation de Kipnis qu’avec le tempo rapide choisi par Toscanini.
De Verdi, Kipnis chante dans la langue originale l’air de Procida de ‘I Vespri Siciliani’, ainsi que deux versions de l’air de Fiesco ‘Il lacerato spirito’ de ‘Simon Boccanegra’(1921 et 1931), alors que pour l’air de Philippe II ‘Ella giammai m’amo’ de Don Carlos, la première de 1922, sur deux faces de 78 tours est en allemand, et la deuxième, réalisée l’année suivante, est abrégée et dans un tempo un peu trop rapide, mais est cette fois dans la langue originale.
Le programme Wagner débute par l’air du roi Heinrich ‘Gott gruss’ Euch, liebe Männer von Brabant‘ de Lohengrin, rôle que Kipnis chanta 85 fois de 1915 à 1936, avec ensuite l’air du Roi Marke ‘Tatest du’s wirklich’ de Tristan und Isolde‘ (1916), rôle qu’il a chanté pour la première fois en 1917 à l’Opéra de Wiesbaden, et qui l’a accompagné tout le long de sa carrière. Deux airs des Meistersinger ‘Das schöne Fest, Johannistag’ (Pogner) et ‘Verachtet mir die Meister nicht’ (Sachs) font suite et pour conclure nous avons les Adieux de Wotan ‘Leb’ wohl, du kühnes…’. Les deux derniers airs bénéficient de la direction de Leo Blech, alors Generalmusikdirektor (GMD) du Berliner Staatsoper.
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In 1984, Pearl released a two-disc LP album (GEMM 277/8) devoted to Alexander Kipnis (1891-1978). The producer was the singer’s son, harpsichordist Igor Kipnis, and he called on the services of the Yale Collection of Historical Sound Recordings. The selection of recordings made between 1916 (when Kipnis was engaged by the Hamburg Opera) and 1937 (just before his last appearances in Austria) shows us that, in 1916, the voice already possessed most of its qualities, and that it has always been extremely phonogenic, to the extent that even the oldest recordings reproduce its timbre and the nuances of the interpretation. It has to be said that the care taken with the transfers has certainly played its part.
The present selection of opera arias first shows Kipnis in three Mozart roles that he sings in German, namely Bartolo with the aria ‘La Vendetta’, Figaro with the aria ‘Aprite un po’, and finally Sarastro, both arias of which are given in the public recording of the 1937 Salzburg Festival conducted by Toscanini. The aria ‘In diesen heil’gen Hallen’ was also recorded in the United States in 1929 under Robert Hood Bowers. This ‘duplicate’, at a more moderate tempo, gives a better account of Kipnis’s interpretation than the one with the fast tempo chosen by Toscanini.
Kipnis sings Verdi’s Procida aria from ‘I Vespri Siciliani’ in the original language, as well as two versions of Fiesco’s aria ‘Il lacerato spirito’ from ‘Simon Boccanegra’ (1921 and 1931). In the case of Philip II’s aria ‘Ella giammai m’amo’ from Don Carlos, the first, from 1922, on two 78-rpm sides is in German, and the second, made the following year, is abridged and with a rather too fast tempo, but this time in the original language.
The Wagner programme opens with König Heinrich’s aria ‘Gott gruss’ Euch, liebe Männer von Brabant’ from Lohengrin, a role that Kipnis sang 85 times between 1915 and 1936, followed by King Marke’s aria ‘Tatest du’s wirklich’ from Tristan und Isolde’ (1916), a role he sang for the first time in 1917 at the Wiesbaden Opera House and that accompanied him throughout his career. Two arias from the Meistersinger ‘Das schöne Fest, Johannistag’ (Pogner) and ‘Verachtet mir die Meister nicht’ (Sachs) follow and to conclude we have Wotan’s Farewell ‘Leb’ wohl, du kühnes…’. Worth mentioning is that the last two arias are conducted by Leo Blech, then Generalmusikdirektor (GMD) of the Berliner Staatsoper.
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Brahms: Tragische Ouverture Op.81 NBC SO Manhattan Center – January 15, 1951
Brahms: Symphonie n°1 Op.68 NBC SO – Carnegie Hall – December 6, 1952
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NYPO – Westminster Choir – Carnegie Hall – April 1, 1956
Verdi: Te Deum
Brahms: Alt-Rhapsodie Op.53 NYPO – Martha Lipton
Source: Bande/Tape 19 cm/s / 7.5 ips
Guido Cantelli a peu donné en concert l’Ouverture Tragique de Brahms Op.81, mais par contre sa Première Symphonie Op.68 est l’œuvre qu’il a le plus dirigé. Fin 1950, la NBC a transformé en studio de TV le studio 8-H où avaient lieu la plupart des concerts du NBC SO, et a décidé de les transférer au Manhattan Center, salle à l’acoustique très réverbérée, ce que Toscanini a refusé, seul Carnegie Hall étant pour lui acceptable, et donc seuls d’autres chefs d’orchestre, dont Cantelli, y ont donné temporairement des concerts avec cet orchestre, et la NBC n’a finalement pu que se plier à sa demande.
Le Te Deum de Verdi et la Rhapsodie pour contralto, chœurs d’homme et orchestre Op.53 de Brahms ont été mis au programme des concerts des 29, 30, 31 mars, et 1 avril 1956 du New York Philharmonic et c’est la seule fois qu’il les a dirigées.
Guido Cantelli has seldom performed Brahms’ Tragic Overture Op.81, whereas his first Symphony Op.68 was the work he most conducted. At the end of 1950, the NBC transformed Studio 8-H where most of the NBC SO concerts were given, into a TV studio, and decided to tranfer them to Manhattan Center, a venue with much reverberation, which Toscanini refused, only Carnegie Hall being acceptable to him, and thus only other conductors, among them Cantelli, temporarily gave concerts there with this orchestra and eventually the NBC had to comply with his demand.
Verdi’s Te Deum and Brahms’ Rhapsody for contralto, male chorus and orchestra Op.53 were performed at the New York Philharmonic concerts of March 29, 30, 31 and April 1, 1956 and it it the only time he performed them.
Meilleurs Vœux pour 2022 avec/ Best Wishes for 2022 with:
Rossini
Il Signor Bruschino – NYPO Carnegie Hall 29 mars 1953
Cenerentola – NBC SO Carnegie Hall 14 février 1954
Semiramide – BSO Boston Symphony Hall 31 janvier 1953
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Verdi La Forza del Destino NBC SO Carnegie Hall 2 février 1952
Wagner Faust-Ouvertüre NYPO Carnegie Hall 22 mars 1953
Source: Bande/Tape 19 cm/s / 7.5 ips
Voici pour débuter cette année cinq ouvertures interprétées avec trois orchestres (New York Philharmonic; NBC Symphony Orchestra; Boston Symphony Orchestra) pour lesquelles les interprétations de Cantelli se situent dans le droit fil de Toscanini. On notera cependant qu’il y a ici plus de respiration et de souplesse, et que l’enthousiasme y est celui de la jeunesse. Mais Toscanini lui-même ne disait-il pas de Cantelli que c’était lui quand il était jeune?
L’ouverture qu’il a le plus jouée était Semiramide, depuis le Festival d’Edimbourg 1950 (le 6 septembre) avec l’orchestre de la Scala: il en reste un bref extrait de 3’45 filmé en répétition à Usher Hall (pour un extrait d’une minute, cliquer ICI ), jusqu’à son tout dernier concert le 17 novembre 1956 à Novara avec ce même orchestre.
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For the beginning of this New Year, here are five Overtures performed with three orchestras (New York Philharmonic; NBC Symphony Orchestra; Boston Symphony Orchestra) in which Cantelli’s performances are in line with Toscanini’s. There are, it is worth noting, more breathing and flexibility, and the enthusiasm is that of youth. But didn’t Toscanini himself say that Cantelli was like himself when he was young?
The Overture he performed most was Semiramide, since the 1950 Edinburgh Festival (September, 6) with the Scala Orchestra, of which remains a short filmed 3’45 rehearsal excerpt shot in Usher Hall (click HERE for one minute thereof), until his very last concert on November, 17, 1956 in Novara, with the same orchestra.
Guido Cantelli: NYPO March 29, 1953 – BSO Jan. 30 & 31, 1953 – NYPO March 22, 1953
Cantelli – III – Verdi Requiem
Concert du 18 décembre 1954 au Boston Symphony Hall
Source: Bande/Tape 19 cm/s / 7.5 ips
English Translation (downloadable pdf file): click here
En hommage à Lorna Cooke de Varon à l’occasion du centenaire de sa naissance.
Programme du Boston Symphony Orchestra
En décembre 1954, Guido Cantelli revient à Boston1 où il dirige pour la première fois de sa carrière le Requiem de Verdi2. Après une répétition publique le 16, il le donnera à quatre reprises dans le cadre des concerts d’abonnement les 17, 18, 19 et 21. Deux d’entre eux (les 18 et 21 décembre) ont été retransmis par la Radio.
C’est aussi une première à la fois pour l’orchestre et le chœur. En effet, et cela surprend, le BSO n’avait jamais joué cette œuvre à Boston, et s’il l’avait déjà donnée, ce n’était qu’à une seule reprise, au cours d’une tournée, lors d’un concert sous la direction de Nikisch au Old City Hall de Pittsburgh le 1er mai …. 1891.
Lorna Cooke de Varon (17 janvier 1921 – 6 octobre 2018) a dirigé pendant plus de 40 ans, de 1947 à 1988, le New England Conservatory Choral Department. Elle est particulièrement renommée pour son activité avec le New England Conservatory Chorus, dont le très haut niveau se situe dans le droit fil de l’enseignement de son professeur Robert Shaw.
Le chœur, l’orchestre ainsi que L. Cooke de Varon et G. Cantelli qui ont respectivement 33 et 34 ans donnent donc l’œuvre pour la toute première fois, un vrai défi.
Les solistes ont été choisis dans la lignée de Toscanini. Herva Nelli (1909-1994) et Nicola Moscona (1907-1975), habitués de ses concerts, ont d’ailleurs chanté l’œuvre sous sa direction. Avec Toscanini, Eugene Conley (1908-1981) a chanté la Missa Solemnis de Beethoven et Claramae Turner (1920-2013), le rôle d’Ulrica de Ballo in Maschera.
Dans un article intitulé « In Memory of Guido Cantelli » (janvier 1968), le critique B.H. Haggin écrivait que l’enregistrement du concert de Boston était pour lui la seule version qui soit du niveau de Toscanini.
Après le succès triomphal de ces concerts (écoutez la « désannonce » à la fin: « We wish you could have been here with us to see as well as hear these ovations, literally ovations, for this performance of the Requiem Mass by Giuseppe Verdi…« ), il est étonnant que Cantelli n’ait pas été de nouveau invité à diriger l’orchestre. Toutefois, son nom a très vite circulé comme un possible successeur de Munch.
Avec trois autres concerts données les 24, 25 et 28 décembre (Vivaldi Concerto Grosso Op.3 n°11, Brahms Symphonie n°3, Respighi Fontane di Roma et Pini di Roma), se terminera sa collaboration avec le BSO.
1 Il est venu pour la première fois à Boston pour diriger une série de concerts entre le 30 janvier et le17 février 1953 avec notamment la 93ème symphonie de Haydn, la 4ème de Schumann, les Tableaux d’une Exposition de Moussorgski, la 5ème de Tchaïkovski, Jeu de Cartes de Stravinsky, ainsi que deux ouvertures de Rossini (Sémiramis et La gazza ladra). Il y eut ensuite trois concerts les 26, 27 et 28 mars 1954 avec la Musique pour cordes, percussions et célesta de Bartók et la 1re de Brahms.
2 Cantelli dirigera ensuite le Requiem de Verdi à New-York (3, 4 et 6 février 1955 avec Herva Nelli, Claramae Turner, Richard Tucker, Jerome Hines, Westminster Choir, NYPO) et à Londres (1 et 6 juillet 1956 avec Elisabeth Schwarzkopf, Ebe Stignani, Ferrucio Tagliavini, Giuseppe Modesti, Croydon Philharmonic Choir, Philharmonia Orchestra). Il devait le donner à Turin le 31 mai 1957 avec l’orchestre de la RAI-Torino. Il sera remplacé par Mario Rossi et le concert sera dédié à sa mémoire.
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