Étiquette : Wilhelm Furtwängler
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Je vous présente mes Meilleurs Vœux pour l’Année 2021 avec pour souhait que les concerts n’aient plus lieu devant des salles vides, mais aussi que, si on porte des masques, ce soient uniquement des masques vénitiens.
Pour l’inaugurer, voici un récapitulatif de l’Intégrale des Symphonies de Beethoven postée en novembre et décembre de l’année écoulée.
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Avec cinq chefs d’orchestres différents et cinq orchestres différents, cette intégrale « balaye » le deuxième quart du siècle dernier, et propose de grandes versions peu disponibles, ou alors dans des conditions techniques peu satisfaisantes eu égard à la qualité des originaux.
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A tout seigneur, tout honneur: Toscanini et l’orchestre de la BBC dans des enregistrements des symphonies n° 1, 4, 6 et 7 réalisés entre 1935 et 1939:
https://concertsarchiveshd.fr/toscanini-bbc-so-i-beethoven-symphonies-n7-4/
https://concertsarchiveshd.fr/toscanini-bbc-so-ii-beethoven-symphonies-n1-6/
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Au cours de son unique visite à Vienne de l’après-guerre, en octobre 1950, Fritz Busch a enregistré les symphonies n° 3 et 8 dans d’excellentes conditions musicales et techniques (de gauche à droite sur la photo: Fritz Busch, Marcel Prawy, et l’ingénieur du son le Dr. Hans Sachs):
https://concertsarchiveshd.fr/fritz-busch-dirige-beethoven-symphonies-n-3-et-8/
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La deuxième symphonie était la préférée de Sir Thomas Beecham. Son enregistrement de 1936 avec le « London Philharmonic » est particulièrement réussi:
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Felix Weingartner a longtemps été considéré comme l’interprète de référence des symphonies de Beethoven. Son premier enregistrement de la « Neuvième »avec le London Symphony Orchestra, qui date de 1926, est musicalement très supérieur à sa version viennoise de 1935 qui a été souvent rééditée:
https://concertsarchiveshd.fr/weingartner-beethoven-symphonie-n-9-1926/
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Finis coronat opus. Pour terminer ce cycle, quoi de mieux en effet que la Cinquième symphonie dans cette interprétation exceptionnelle de Wilhelm Furtwängler avec les Wiener Philharmoniker lors d’un concert public à Copenhague en 1950, avec une qualité sonore qui lui rend enfin justice?
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Entre le 25 septembre et le 22 octobre 1950, eut lieu une grande tournée de Furtwängler avec le WPO: elle commença par deux concerts à Stockholm, suivis de trois concerts à Helsinki, puis de deux à Copenhague. Ce fut ensuite l’Allemagne avec deux concerts à Hambourg et un à Hanovre, et après deux concerts aux Pays-Bas (Amsterdam et La Haye), de nouveau l’Allemagne (Münster pour deux concerts, Wuppertal, Düsseldorf, Wiesbaden, Francfort, Heidelberg, Stuttgart, Munich). La tournée s’acheva en Suisse (Genève et Berne). Des concerts retransmis1, il ne nous reste que celui du 25 septembre à Stockholm (en entier) et une partie seulement de celui du 1er octobre à Copenhague. Les concerts du 15 octobre à Francfort2, du 18 octobre à Stuttgart, et du 22 octobre à Berne2 n’ont pas été conservés.
Pour le concert du 1er octobre, donné dans la grande salle (1500 places) du Odd Fellow Palæet3, le programme annoncé comportait le Don Juan de R. Strauss, 2 Capricen für Orchester d’Alfred Uhl, la Symphonie « Inachevée » de Schubert, et enfin la 5ème Symphonie de Beethoven:
Annonce du concert dans la revue suisse Radio Actualités
Le programme a été modifié comme suit: Ouverture d’Anacréon de Cherubini, la Symphonie « Inachevée » de Schubert, Till Eulenspiegel de Richard Strauss et enfin la 5ème Symphonie de Beethoven. Si les deux symphonies sont mentionnées dans la discographie de Furtwängler, la Radio Danoise ne possède pas ces documents, et seule celle de Beethoven est accessible.
Il faut dire que l’enregistrement a été réalisé dans des conditions assez particulières. En effet, à cette époque, la Radio Danoise envisageant de s’équiper de magnétophones, ce concert a servi en quelque sorte de test, et dans ce but, il a été fait appel à un prestataire extérieur, l’Ing. Lauritsen. Lorsque Danacord a publié cette interprétation, il y a probablement eu une confusion quant à la source utilisée, car l’enregistrement était présenté comme de qualité inférieure. Fort heureusement, l’original a été conservé et il est de qualité remarquable.
Furtwängler accordait une grande importance aux tournées. C’était une occasion de travailler les interprétations en profondeur, et d’explorer des possibilités. Les deux enregistrements de la « Cinquième » à quelques jours d’intervalle sont très différents, et les minutages le reflètent clairement4: à Copenhague, l’interprétation est beaucoup plus lente, et ce dans chaque mouvement. Cette lenteur inhabituelle combinée avec l’incroyable délicatesse de certains phrasés, en particulier dans la nuance pianissimo, et une tension maintenue du discours musical, intensifie l’expression et annonce la « dernière manière » de Furtwängler, que les critiques britanniques qualifieront plus tard de « Furtwängler’s nobility ».
Autrement dit, si la version de Stockholm est magnifique, celle de Copenhague est autre. Les critiques danois ont souligné son caractère exceptionnel:
Politiken: « Pour finir, la Cinquième de Beethoven, monumentale, le « Destin ». L’Andante merveilleusement beau, la grâce légère et aérée du Scherzo, et le maestoso puissant et magnifique du Final – cela formait un tout dans lequel l’orchestre et Furtwängler ont atteint au sublime« .
Berlingske Tidende: « Le grand art, si profondément humain, était ce soir la Cinquième de Beethoven, le « Destin ». C’est le don merveilleux de Furtwängler: là où d’autres grands chefs d’orchestre vont projeter les choses brutalement, impétueusement, comme taillé dans la pierre, lui est capable de les modeler d’une main infiniment douce tout en étant aussi plastiquement monumental, et avec la même puissance orchestrale, sans transgresser à aucun moment les limites de la beauté ».
A Hambourg, quelques jours plus tard, le premier concert a inspiré le dessin ci-dessus. N’en dit-il pas plus long que tout ce que l’on pourrait écrire?
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AVIS IMPORTANT:
Bien que les versions HD (24 bits/88KHz) et de Qualité CD (16 bits/44KHz) soient disponibles en téléchargement, seule la version HD est capable de restituer pleinement les détails de cette interprétation, en particulier dans les passages pianissimo des deux mouvements centraux.
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1 Henning Smidth Furtwängler Broadcasts & Broadcast Recordings 1926-1954 (révision mars 2020)
2avec notamment La Mer de Debussy.
3Cette salle a été détruite en 1992 par un incendie et n’a pas été reconstruite.
4 Minutages:
-BPO Berlin 25 mai 1947 (8’02; 10’29; 5’48; 7’54)
-WPO Stockholm 25 sept 1950 (8’02; 10’39; 5’44; 8’05);
-WPO Copenhague 1er octobre 1950 (8’32; 11’46; 6’15; 8’50);
-WPO EMI 28 février & 1er mars 1954 (8’29; 11’14; 6’03; 9’40)
-BPO Berlin 23 mai 1954 (8’15; 11’02; 6’11; 8’45)
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Correction du diapason grâce à l’aimable coopération de: Masayuki Nakamura et Junpei Yakushiji
The Wilhelm Furtwängler Centre of Japan
Informations sur le concert et son enregistrement grâce à l’aimable aide d’Henning Smidth
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Les liens de téléchargement sont dans le premier commentaire. The download links are in the first comment.
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