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Munch – IV – Berg: Violinkonzert Stern BSO

Berg Violinkonzert – Isaac Stern Charles Munch Boston Symphony Orchestra (BSO)

Boston Symphony Hall – November 6, 1959

Source Bande/Tape:  STEREO 19cm/s 2 pistes /7.5ips 2tracks

En ce qui concerne la musique du XXème siècle, Charles Munch est particulièrement connu comme interprète de Debussy, Dutilleux, Honegger, Martinu, Milhaud, Poulenc, Ravel et Roussel. Mais il a aussi à de rares occasions abordé le répertoire de la musique atonale (par exemple Stravinsky Agon) et plus particulièrement le Concerto pour violon d’Alban Berg dont il a dirigé la première en France avec Louis Krasner et l’Orchestre de la Société Philharmonique de Paris à la Salle Pleyel le 26 novembre 1936:

L’œuvre a été bien reçue par la critique. C’est ainsi que le chef d’orchestre, compositeur et organiste Gustave Bret (1875-1959) écrivait dans L’Intransigeant du 15 décembre 1936: «Le Concerto pour violon et orchestre d’Alban Berg mérite, entre toutes les œuvres nouvelles, une particulière attention. Car, si étrangement hostile que se manifeste au premier contact, et même au second, cette musique, elle garde ce caractère de ne pas être antipathique. Elle révèle tout d’abord la main d’un compositeur qui a une connaissance approfondie de son art. Elle nous heurte par ses fausses notes, ou du moins par ce que, à l’époque actuelle, nous jugeons telles. Mais elle s’illumine de je ne sais quel enthousiasme dont l’expression, encore que pénible et terriblement inquiète, vient jusqu’à nous. Cette œuvre se différencie nettement par là, de tant de productions dont la laideur est la seule originalité et qui dissimulent sous un masque féroce, une indigente simplicité». Le compositeur Jacques Ibert (1890-1962) écrivait quant à lui le 16 décembre 1936 dans Marianne à propos du ‘beau concert’ de Charles Münch: « La musique de Berg n’est pas de celles qui livrent du premier coup leurs secrets. Le langage assez complexe et le système d’écriture du maître viennois demeureront toujours un peu mystérieux pour une oreille non exercée. Néanmoins, on peut admirer dans ce Concerto l’originalité d’un tempérament avant tout lyrique, qui a su échapper à temps à l’influence de Schoenberg, mais qui, cependant, lui doit son orientation première. M. Krasner interpréta cet ouvrage avec une fougue et une habileté technique qui lui valurent un succès très mérité».

A Boston, Munch a redonné l’œuvre à une seule occasion, pour une série de quatre concerts les 6, 7, 8 et 10 novembre 1959 avec Isaac Stern. Fort heureusement, il nous en reste ce superbe enregistrement dans lequel Stern, porté par l’orchestre, donne le meilleur de lui-même.

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As far as 20th century music is concerned, Charles Munch is especially known as a performer of works by Debussy, Dutilleux, Honegger, Martinu, Milhaud, Poulenc, Ravel and Roussel. But he also occasionaly performed atonal music (e.g. Stravinsky Agon) and more particularly Alban Berg’s Violin Concerto, which he premiered in France with Louis Krasner and the ‘Orchestre de la Société Philharmonique de Paris’ at the Salle Pleyel on November 26, 1936:

The work was well received by the critics. Indeed, conductor, composer and organist Gustave Bret (1875-1959) wrote in ‘L’Intransigeant’ on December 15, 1936: «The Concerto for violin and orchestra by Alban Berg deserves, among all the new works, special attention. Because, so strangely hostile this music appears at the first and even at the second contact, it keeps this property of not being antipathetic. It reveals in the first place the hand of a composer who has a deep knowledge of his art. It offends us by its wrong notes, or at least what nowadays we consider as such. But it lights up by I don’t know what enthousiasm whose expression, although painful and terribly anxious, reaches us. In this, this work differs markedly from so many productions whose ugliness is the only originality and hide under a ferocious mask, an indigent simplicity». Composer Jacques Ibert (1890-1962) wrote on December, 16 in ‘Marianne’ about Charles Münch’s ‘beautiful concert’: « The music by Berg is not among those that reveal their secrets at first hearing. The rather complex musical langage and the writing system of the Viennese will always remain somewhat mysterious for an untrained hear. However, one may admire in this Concerto the originality of a temperament above all lyrical, who knew how to escape Schoenberg’s influence in the nick of time, but who however ows him his first trend. M. Krasner performed this work with a passion and a technical skill which earned im a well-deserved success».

In Boston, Munch performed the work on only one occasion, for a series of four concerts on November 6, 7, 8 and 10, 1959 with Isaac Stern. Happily, this superb recording has been preserved, in which Stern, with the support of the orchestra, gives his best.

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Munch – III – Franck Symphonie en ré mineur BSO

I: Lento-Allegro non troppo – II: Allegretto – III: Allegro non troppo

Charles Munch – Boston Symphony Orchestra

Symphony Hall – March 11, 1957

Source: Bande 2 pistes /2-track Tape: RCA ECS-58

Charles Munch était le chef de l’inspiration spontanée: il y avait beaucoup de différences entre ses interprétations d’une même œuvre. Par contre, la passion qu’il mettait dans ses concerts ne se retrouvait qu’en partie dans ses disques, souvent considérés comme moins satisfaisants.

Sa personnalité le conduisait également à des exagérations enthousiasmantes en concert, mais parfois discutables à l’audition des enregistrements publics. C’est le cas de la Symphonie de Franck, pour laquelle on dispose d’une bande captée en concert le 9 mars 1957, soit deux jours avant l’enregistrement officiel (coffret «Charles Munch conducts A Treasury of French Music» 6CD WHRA-6027). En public, Munch pousse de manière spectaculaire les contrastes de tempi et de dynamique avec pour résultat paradoxal des minutages beaucoup plus élevés*, alors que l’enregistrement de studio, tout en conservant la patte caractéristique de Munch et son inspiration, serait à choisir de préférence.

L’année 1957 voit chez RCA une amélioration de la prise de son stéréophonique, avec l’utilisation de trois microphones (gauche, droite et centre) et d’une bande magnétique trois pistes. Pour une écoute à deux canaux, les signaux des micro de gauche et de droite sont affectés à chacun des canaux respectifs comme pour une stéréo normale, et le signal du micro central est ajouté aux deux canaux. Cette technique, qui sera également adoptée sous peu par Columbia permet d’améliorer la définition ainsi que la répartition spatiale pour une écoute plus proche du concert. Elle est décrite en détail par Bert Whyte dans sa recension  de cette bande ECS-58 dans «Hi-fi & Music Review» de février 1958 (page 91). Pour la lire , cliquer ICI.

*Concert: I: 18’; II: 9’53; III:10’28 – Enregistrement RCA: I: 16’55; II: 9’23; III: 10’10

Charles Munch was the conductor for spontaneous inspiration: he would give many different interpretations of a same work. On the other hand, the passion in his concerts was only partly to be found in his commercial discs, often considered as less satisfactory.

His personality led him too to thrilling exaggerations in his concerts, but sometimes objectionable when listening to live recordings. It is the case with Franck’s Symphony, for which we have a concert tape recorded on March 9, 1957, namely two days before the official recording (in Boxset «Charles Munch conducts A Treasury of French Music» 6CD WHRA-6027). Live, Munch spectacularly pushes to the limit the contrasts of tempi and of dynamics, with the paradoxical result of much higher timings*, whereas the studio recording, while keeping the typical Munch’s touch and inspiration, would be a more obvious choice.

1957 brought an improvement to the RCA stereo recordings, with the use of three microphones (left, right and centre) and of a three-track tape. For two-channel reproduction, the signals of the left and right mikes are fed to the respective left and right channels as in normal stereo, and the signal of the central mike is added to both channels. This technique, which was soon to be used also by Columbia, allows to increase the definition and the spatial spreading for a listening that is closer to the concert. It is described in details by Bert Whyte in his review  of this tape ECS-58 in «Hi-fi & Music Review» of February 1958 (page 91). To read it, please click HERE.

*Concert: I: 18’; II: 9’53; III:10’28 – RCA Recording: I: 16’55; II: 9’23; III: 10’10

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Munch – II – Roussel: Symphonies n°3 Op.42 & n°4 Op.53 Bacchus & Ariane Suite n°2 BSO

Albert Roussel Charles Munch BSO

Symphonie n°3 Op.42 Boston Symphony Hall – February 7, 1964

Symphonie n°4 Op.53 Boston Symphony Hall – February 12, 1965

Bacchus et Ariane Suite n°2 – Tokyo Hibiya Kokaido May 5, 1960

Source: Bande/Tape 2 pistes 19 cm/s / 2 tracks 7.5 ips

Dès le début de sa carrière de chef d’orchestre, Charles Munch a dirigé des œuvres d’Albert Roussel, à savoir: en 1933 Bacchus et Ariane, en 1934 le Psaume LXXX, et en 1937 la Rhapsodie Flamande, et à chaque fois, à la grande satisfaction du compositeur.

Il est surprenant qu’au cours dès treize années pendant lesquelles il a été le directeur musical du BSO, il n’ait enregistré pour le disque que la Suite n°2 de Bacchus et Ariane. En effet, à Boston, il a dirigé la Symphonie n°3 Op.42 en 1947, 1948, 1951 et 1954 et la Symphonie n°4 Op.53 en 1949 et en 1959, à chaque fois pour une série de concerts comme c’était l’usage à Boston, mais aussi le Concerto pour piano, le Festin de l’Araignée, la Suite en fa, et la Rhapsodie Flamande.

Après sa démission en 1962, il est revenu tous les ans à Boston comme chef invité, en programmant la Symphonie n°3 Op.42 en 1964 puis la n°4 Op.53 en 1965, l’année de ses enregistrements de ces deux symphonies (et de la Suite en fa) avec l’Orchestre Lamoureux, qui sont immédiatement devenus des références discographiques. Ces enregistrements publics qui documentent ses interprétations à Boston de deux œuvres au cœur de son répertoire n’en sont que plus précieux.

Ses derniers concerts avec le BSO ont eu lieu les 18, 19, 20, 23 et 25 janvier 1968 avec l’audition intégrale du Roméo et Juliette de Berlioz.

La Suite n°2 de Bacchus et Ariane était un des chevaux de bataille de Munch, avec pas moins de 70 exécutions avec le BSO entre 1946 et 1965, dont 7 au cours de la tournée de 1960 (« Far East Tour »). Au cours de cette très longue tournée qui s’est étendue du 29 avril au 17 juin, l’orchestre, sous la direction de Charles Munch, d’Aaron Copland et de Richard Burgin (Concert-master de l’orchestre), a donné 34 concerts à Taïwan, au Japon, aux Philippines, en Australie et en Nouvelle Zélande.

Le concert public du 5 mai a eu lieu le lendemain du concert officiel télévisé donné à Tokyo dans la Salle de concert de la NHK (Beethoven Symphonie n°3, Ravel Daphnis et Chloé Suite n°2), le tout premier concert du BSO au Japon (DVD NHK Classical NSDS-9486).

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Since the beginning of his career as a conductor, Charles Munch performed works by Albert Roussel, namely: in 1933 « Bacchus et Ariane », in 1934 the Psalm LXXX, and in 1937 the « Rhapsodie Flamande » (Flemish Rapsody), and each time the composer was very happy with his performances.

It is surprising that, during his thirteen year tenure as music director of the BSO, he only recorded commercially the Suite n°2 of « Bacchus et Ariane ». Indeed, in Boston, he conducted the Symphony n°3 Op.42 in 1947, 1948, 1951 and 1954, and the Symphony n°4 Op.53 in 1949 and in 1959, each time for a series of concert, as was usual in Boston, but also the Piano Concerto, the « Festin de l’Araignée » (Spider’s Feast), the Suite in F, and the « Rhapsodie Flamande » (Flemish Rapsody).

After he resigned in 1962, he came back to Boston every year as guest conductor, and he performed the Symphony n°3 Op.42 in 1964 and then n°4 Op.53 in 1965, the very year when he recorded commercialy both Symphonies (as well as the Suite in F) with the Lamoureux Orchestra, which immediately became reference recordings. These public performances which document his interpretations in Boston of these two works at the very heart of his repertoire are all the more treasurable.

His last concerts with the BSO took place January 18, 19, 20, 23 and 25, 1968 with complete performances of Berlioz’s « Roméo et Juliette ».

Suite n°2 of « Bacchus et Ariane » was one of Munch’s favourites, with no less than 70 performances with the BSO between 1946 et 1965, 7 of them during the 1960 Tour (« Far East Tour »). During this very long Tour which took place between April 29 and June 17, the orchestra, conducted by Charles Munch, Aaron Copland and Richard Burgin (the orchestra Concert-master), gave 34 concerts in Taïwan, Japan, Philippine Islands, Australia and New-Zealand.

The May 5 public concert took place the day after the official televised concert given in Tokyo in the NHK Concert Hall (Beethoven Symphony n°3, Ravel « Daphnis et Chloé » Suite n°2), the very first BSO concert in Japan (DVD NHK Classical NSDS-9486).

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Forrester – III – Mahler: Kindertotenlieder – Lieder eines fahrenden Gesellen – Munch BSO

Maureen Forrester, contralto

Boston Symphony Orchestra Charles Munch

Boston Symphony Hall – December 27 1958

Source: Bande/Tape  19 cm/s / 7.5 ips

Les enregistrements de Maureen Forrester sont des joyaux de la discographie mahlérienne. On ne ne connait pas la raison du choix de Charles Munch pour diriger ces œuvres, car c’est quasiment la seule fois où, avec le BSO, il a abordé ce compositeur. Le fait est que le disque commercial qui en est résulté est réussi, tant du point de vue du chant que de la direction.

C’est la première fois que les Kindertotenlieder  sont donnés par le BSO dans le cadre des concerts d’abonnements à Boston. Auparavant, Marcia Davenport les avait chantés en 1944 avec des membres du BSO sous la direction de Bernard Zighera, et en 1949 le Festival de Tanglewood les avait programmés avec Helen Spaet sous la direction d’Howard Shanet.

Mahler avait été précédemment beaucoup plus joué à Boston qu’on ne le pense:

Symphonie n°1: Monteux (1923), Mitropoulos (1936), Burgin (1942, 1943, 1955)

Symphonie n°2: Muck (1918), Bernstein (1948, 1949, 1953)

Symphonie n°4: Burgin (1945, 1954, 1957), Walter (1947)

Symphonie n°5: Gericke (1906); Muck (1913-1915), Koussevitzky (1937, 1938, 1940), Burgin (1948, 1951)

Symphonie n°7: Koussevitzky (1948)

Symphonie n°9: Koussevitzky (1931-1933, 1936, 1941), Burgin (1952)

Das Lied von der Erde: Koussevitzky (1928, 1930, 1936,1937, 1949), Burgin (1943, 1950)

Koussevitzky n’était pas du tout répertorié comme chef mahlérien, et après lui, la direction des œuvres de Mahler a été, au cours des années cinquante, surtout confiée à Richard Burgin, le « concert-master » de l’orchestre (notamment les Lieder eines fahrenden Gesellen en 1952), plutôt qu’à des chefs invités.

Le concert du 27 décembre 1958 est la plus ancienne archive conservée en stéréo du BSO en public. L’interprétation en concert se caractérise par une très grande écoute réciproque entre la soliste et les membres de l’orchestre que le chef laisse heureusement se développer. Rappelons que Munch a été pendant plusieurs années un des violons solo du Gewandhausorchester de Leipzig, qui était surtout l’orchestre de l’Opéra, et qu’en cette qualité, il avait acquis une grande expérience de l’accompagnement des solistes.

Le choix du reste du programme n’était pas particulièrement heureux. Pour terminer, Munch s’était en effet livré  dans la Symphonie n°3 de Saint-Saëns à une des prestations spectaculaires qu’il affectionnait, ici relativement bien mise en place, et qui lui ont valu à la fois beaucoup de succès et beaucoup de critiques.

Maureen Forrester’s recordings are jewels of the Mahler discography. It is not known why Charles Munch was chosen to conduct these works, since it is the only time he conducted them, and almost the only time he conducted this composer with the BSO. Anyway, the commercial recording that came out of it was successful, for the singing as well as the conducting.

It was the first time that the Kindertotenlieder were performed at the BSO abonnement concerts. Earlier, Marcia Davenport sang them in 1944 with members of the BSO conducted by Bernard Zighera, and in 1949 they were performed at the Tanglewood Festival by Helen Spaet and conducted by Howard Shanet.

In Boston, Mahler was previously performed more than one thinks:

Symphony n°1: Monteux (1923), Mitropoulos (1936), Burgin (1942, 1943, 1955)

Symphony n°2: Muck (1918), Bernstein (1948, 1949, 1953)

Symphony n°4: Burgin (1945, 1954, 1957), Walter (1947)

Symphony n°5: Gericke (1906); Muck (1913-1915), Koussevitzky (1937, 1938, 1940), Burgin (1948, 1951)

Symphony n°7: Koussevitzky (1948)

Symphony n°9: Koussevitzky (1931-1933, 1936, 1941), Burgin (1952)

Das Lied von der Erde: Koussevitzky (1928, 1930, 1936,1937, 1949), Burgin (1943, 1950)

Koussevitzky did not have a reputation as a Mahler conductor, and after him, during the 50’s his works were mostly conducted by Richard Burgin, the orchestra « concert-master » (a.o. the Lieder eines fahrenden Gesellen in 1952), rather than by invited conductors.

The December 27, 1958 concert is the oldest stereo archive from the BSO live. The public performance shows a quite great mutual hearing between the soloist and the orchestra members which the conductor lets develop freely. For several years, Munch was one of the « Konzertmeister » of the Leipzig Gewandhausorchester, mainly performing at the Opera, and he then acquired a great experience with the accompaniment of singers.

The remainder of the program was not particularly well chosen. To end the concert, Munch delivered in Saint-Saëns’ Symphony n°3 one of the spectacular performances he was fond of, rather well in place, of a type that owned him plenty of successes as well as criticisms.

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